Photo : Riad Par Ali Boukhlef Abdelaziz Belkhadem est en colère. Dix jours après l'annonce de la liste des membres du bureau politique de son parti, le secrétaire général du FLN a décidé de sortir de sa réserve et d'attaquer. L'attaque ne s'adresse pas à d'éventuels adversaires mais à d'anciens membres de la direction. Ces derniers se seraient «insurgés» contre leur «départ» des instances dirigeantes du vieux parti.En se présentant hier matin devant des cadres chargés de «prêcher» la parole du parti devant les militants de base, Abdelaziz Belkhadem savait qu'un nouveau vent de révolte commençait à souffler sur les nouvelles instances que son parti a élues. Des rumeurs persistantes parlent d'une nouvelle «coalition» formée par trois anciens dirigeants, à savoir Saïd Bouhedja, Salah Goudjil et Abdelkrim Abada. Ces derniers, mécontents d'avoir «quitté» les instances suprêmes du parti, auraient mené une protestation contre l'actuelle direction. «Des camarades ont effectivement quitté le comité central. D'autres ne figurent plus dans le bureau politique. Mais cela fait partie de la vie d'un parti politique», a-t-il commencé à dire avant d'éclater : «Personne n'est né pour être membre du bureau politique ou du comité central.» Pis, le secrétaire général du FLN, qui n'a voulu citer aucun nom, a longuement descendu en flammes ceux qui «utilisent leurs connaissances» dans la presse ou «le téléphone» comme moyen de militer. «Qu'ils utilisent ce qu'ils veulent. Celui qui veut une place n'a qu'à passer par les militants. Car, seuls les militants peuvent donner un mandat», a-t-il tranché tout en disant rejeter «les anciennes méthodes de pression» basées sur «les bus et le transport des militants», a-t-il souligné.Pendant cela, la structuration du parti continue. Abdelaziz Belkhadem a d'ailleurs instruit ces responsables, chargés de «prêcher la parole du parti» au sein de la base, de «descendre dans l'arène». D'abord, pour expliquer «les résolutions du dernier congrès». Cette étape, a demandé Belkhadem aux responsables présents, devra commencer le 8 mai prochain. Il s'agit, selon lui, d'aller expliquer aux militants les nouveaux statuts et les décisions du congrès. Elle s'appelle «redéploiement du parti». La deuxième étape sera consacrée aux restructurations organiques. Il s'agira, selon le premier responsable du FLN, de renouveler les instances de base du parti. Autrement dit, revoir les composantes des cellules et des mouhafadhas, dont certaines n'ont pas été renouvelées depuis une vingtaine d'années. Viendra ensuite l'étape du renouvellement organique. Là, Belkhadem a demandé aux militants de ne pas attirer de nouveaux militants pour des besoins électoraux. «Les nouveaux arrivés attendront», a-t-il dit en référence aux candidatures aux prochaines élections de 2012.