Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le 9e Congrès ordinaire du parti de Front de libération nationale s'est achevé comme il a commencé : sans de véritables enjeux. En effet, au troisième et dernier jour de cette rencontre, censée être d'une extrême importance, le seul résultat qui vaut la peine d'être cité est celui du nombre extrêmement élevé de membres du comité central. Et comme le Front de Libération nationale doit toujours laisser sa marque de fabrique, il a innové cette fois en laissant le soin à Abdelaziz Belkhadem (avant même sa reconduction) de choisir plus de la moitié des militants qui devra siéger au sein du comité central chargé de l'élire. C'est cela être juge et partie. Mieux, le secrétaire général (dont le bail a été renouvelé sans problème pour un deuxième mandat de cinq ans) a même poussé plus loin le bouchon en demandant aux 4 000 délégués présents d'accepter la prolongation du nombre de personnes siégeant au comité central, alors qu'il était pratiquement minuit. La fatigue de trois jours aidant, les congressistes ont donc porté de 321 à 350 le nombre de membres du comité central. Bien sûr que cela n'a pas plu à tout le monde. Mais les protestations entendues ici et là n'ont pas vraiment influé sur le cours des choses. Puisque le gros du travail a été fait la veille et dans la journée. Les représentants des mouhafadhas ont été élus la veille. Pas dans la sérénité. Mais l'opération a tout de même eu lieu, en dépit de quelques scènes de bagarres qui ont failli réveiller les blessures du passé.Les choses ne sont pas allées plus loin. Et les quelques différends «personnels» ont donc été circonscrits au niveau local. Aux tentatives de «protestation», Abdelaziz Belkhadem a trouvé la parade : ceux qui ne voteront pas n'auront pas de représentants au comité central. Et d'un coup, la colère tombe et il n'y a plus de voie possible, hormis celle qui pousse à choisir un délégué.La nuit s'est donc achevée avec quelques escarmouches. Et voyant que tout le monde ne pouvait être contenté, Abdelaziz Belkhadem s'est rendu à l'évidence : il faut mettre fin aux discussions et passer à l'essentiel en réunissant les membres du comité central dont il venait d'annoncer les noms. Sauf que cette «fronde» était la seule attendue lors de ce congrès. Pourtant, l'élaboration des listes de candidatures au comité central n'était pas la chose la plus importante. Mais, les miracles du FLN ont fait l'essentiel : à la profondeur des débats qui caractérisait les rencontres de ce genre, les responsables du parti ont donc préféré l'accessoire. Cela a été démontré durant les trois jours d'un semblant de débat où les questions de fond ont laissé place à des louanges qui rappellent une époque révolue. Pis, même le projet des statuts a été adopté presque sans objection. Preuve en est que ce fameux article 32 parle des «droits» d'un président de parti, dont ni les modalités d'élection ni de désignation n'ont été précisées. Plus que cela, le nom du président n'existe dans aucun document du parti.Mais «c'est cela» le FLN, aiment à répéter des cadres. Il fallait donc «passer» ce rendez-vous organique. C'est fait et c'est tout. Car, en plus de la formalité, le FLN a presque raté sa sortie. Et pour des efforts aussi colossaux, les résultats sont plutôt maigres. Puisque les objectifs de rassemblement de Abdelaziz Belkhadem ont été confrontés à des réalités bien plus difficiles. Il n'existe plus ou presque d'opposition au sein du parti unique. Cette tendance a été, une fois n'est pas coutume, incarnée par une des figures les plus marquantes du parti depuis l'indépendance, à savoir Abdelhamid Mehri. Ce dernier a tout simplement demandé, dans une lettre à Abdelaziz Belkhadem, l'ouverture d'un débat sur la situation et l'avenir du parti. Et c'est exactement ce qui a manqué.