Photo : Riad Par Ali Boukhlef On ne perd pas du temps du côté des partis de l'Alliance présidentielle. Alors que Abdelaziz Bouteflika n'a pas encore annoncé sa candidature à l'élection d'avril prochain, les trois partis de la coalition se sont réunis hier à Alger et au plus haut niveau avec des organisations de masse pour préparer la campagne électorale. Plus qu'une réunion d'organisation, les partis politiques qui soutiennent Abdelaziz Bouteflika –pas tous, puisque le MSP n'a toujours pas pris de position officielle- veulent surtout anticiper un éventuel fort taux d'abstention. Bien sûr que l'éventualité n'est pas annoncée formellement, mais la peur est là. Et c'est justement autour de cette question que s'est déroulé l'essentiel de la conférence de presse animée par Abdelaziz Belkhadem –l'hôte de la réunion- en fin d'après-midi au siège de son parti à Alger. «Nous avons naturellement discuté de la question», dira en substance le secrétaire général du FLN tout en indiquant que la sensibilisation des électeurs n'est pas seulement de la responsabilité de l'administration mais appelle «la participation de tous». Autrement dit, tous les partis politiques et organisations –huit étaient présentes hier à la réunion, dont l'UGTA- vont jeter tout leur poids sur la scène pour tenter de convaincre les Algériens d'aller voter le jour J. Bien sûr que Belkhadem et ses alliés ne croient pas à l'option de boycott qui reste «une position politique», mais pensent, au contraire, que ça ne peut être qu'un «désintérêt de l'élection». Quoi qu'il en soit, les partis de l'Alliance présidentielle sont décidés à «ne pas perdre du temps» avant le début de la campagne officielle, quitte à ce qu'il n'y ait pas de concurrents sérieux à l'actuel président de la République. «Ce n'est pas de notre faute si d'autres Algériens ne se présentent pas à l'élection», s'est justifié le conférencier avant d'avouer que son parti aurait aimé que son candidat «remporte l'élection face à des concurrents sérieux». Bien sûr que l'allusion est adressée à l'annonce de boycottage faite la veille par Saïd Sadi, le président du RCD. Sauf que, dans cette équation, il manque un élément de taille : Bouteflika n'est toujours pas candidat. «Pas de problème», rétorque le secrétaire général du FLN qui annonce que ce sera fait «dans quelques semaines» sans donner plus de précisions. Belkhadem s'est même vanté de dire que ces réunions –une autre va se tenir mercredi prochain au siège du FLN- constituent une sorte de «comité de campagne» avant que le candidat Bouteflika n'installe une véritable direction de campagne une fois sa candidature officiellement annoncée. Ce qui semble sûr, d'après les dires du secrétaire général du FLN, c'est que Abdelaziz Bouteflika ne mènera pas une campagne à pas de charge et se contentera de quelques apparitions. «Tous les Algériens le connaissent», justifie Belkhadem.