Synthèse de Moumene Belghoul La crise nucléaire iranienne a été au centre des débats de la conférence quinquennale sur le TNP à laquelle participent quelque 150 pays. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a chargé l'Iran, le qualifiant de «seul pays» à être actuellement en violation de ses obligations découlant du traité. Comme il fallait s'y attendre, l'Iran a été au centre du débat. Les Occidentaux accusent Téhéran de chercher à se doter secrètement de l'arme atomique, ce que ce dernier dément. Le président iranien Ahmadinejad a profité de l'occasion pour condamner les Etats-Unis, les accusant de manipuler le TNP pour servir leurs intérêts. «Malheureusement, le gouvernement des Etats-Unis non seulement a utilisé des armes nucléaires mais il continue à menacer d'utiliser de telles armes contre d'autres pays, dont l'Iran», a-t-il dit. Mme Clinton a annoncé que le président Barack Obama «a fait de la réduction de la menace constituée par les armes et les matières nucléaires un axe central de la politique étrangère» des Etats-Unis. Elle a qualifié l'Iran de pays «en marge» qui, comme la Corée du Nord, montre «une détermination à violer les règles et à défier la communauté internationale». Ahmadinejad a réaffirmé que la possession d'armes nucléaires était «répugnante et honteuse». Il a demandé qu'un organe indépendant fixe une date butoir pour l'élimination de toutes les armes nucléaires et réclamé la suspension des Etats-Unis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'organe onusien chargé de superviser et de réglementer les activités nucléaires dans le monde. Les délégations pro-israéliennes, dont celles de beaucoup de pays européens, ont quitté la salle pendant son discours. Le Pentagone a reconnu que l'arsenal nucléaire américain était composé de 5 113 têtes nucléaires à fin septembre 2009. La déclaration américaine avait pour but de jouer le jeu de la transparence en matière nucléaire. Washington s'est dit prêt à soutenir des «mesures concrètes» pour que le Proche-Orient devienne une zone sans armes nucléaires. La secrétaire d'Etat a aussi averti que les Etats qui violeraient les règles du TNP paieraient pour cela «le prix fort». Le TNP, vieux de 40 ans et signé par 189 pays, a joué un grand rôle dans la limitation de la prolifération nucléaire dans le monde.