Les Occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter secrètement de l'arme atomique L'Iran s'en est pris violemment aux Etats-Unis lundi soir à l'occasion d'une conférence à l'ONU, les accusant de menacer le monde de leurs armes nucléaires mais s'est attiré une vive réplique américaine et un boycottage de nombreuses délégations. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rejeté les accusations «éculées, fausses et délirantes» du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dans son discours devant la conférence de suivi du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). La crise nucléaire iranienne devrait peser lourdement sur les débats de cette conférence quinquennale à laquelle participent quelque 150 pays. Le TNP, vieux de 40 ans et signé par 189 pays, à l'exception notable d'Israël, est crédité d'avoir limité la prolifération nucléaire dans le monde. L'Iran est considéré comme un test car son accession à l'arme nucléaire pourrait déclencher une course à l'atome dans tout le Proche-Orient. Mme Clinton a déclaré que l'Iran était «le seul pays» à être «actuellement en violation de ses obligations» découlant du Traité. C'est pourquoi il «fait face à un isolement» et à des «pressions croissantes» de l'Occident, a-t-elle dit. Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté trois résolutions de sanctions contre l'Iran pour le forcer à cesser d'enrichir l'uranium et les Etats-Unis travaillent à l'adoption d'une 4e résolution. Les Occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter secrètement de l'arme atomique, ce que Téhéran dément. M.Ahmadinejad a condamné les Etats-Unis, les accusant de manipuler le TNP pour servir leurs intérêts dans un discours devant les représentants de 150 Etats. «Malheureusement, le gouvernement des Etats-Unis non seulement a utilisé des armes nucléaires (contre le Japon en 1945, Ndlr) mais il continue à menacer d'utiliser de telles armes contre d'autres pays, dont l'Iran» a-t-il dit. Mme Clinton a souligné que le président Barack Obama «a fait de la réduction de la menace posée par les armes et les matières nucléaires un axe central de la politique étrangère» des Etats-Unis. Elle a qualifié l'Iran de pays «en marge» qui, comme la Corée du Nord, montre «une détermination à violer les règles et à défier la communauté internationale». Mais elle a affirmé que la conférence visait à «renforcer le régime mondial de non-prolifération qui garantit la sécurité de tous les pays» et que «l'Iran ne parviendrait pas à la détourner et à diviser ses participants». M.Ahmadinejad a réaffirmé que la possession d'armes nucléaires était «répugnante et honteuse», et que la menace d'utiliser ce genre d'armes l'était «encore plus». Les responsables politiques américains ont toujours affirmé que «l'option nucléaire» contre l'Iran n'est pas écartée. Le président iranien a, d'autre part, demandé qu'un organe indépendant fixe une date butoir pour l'élimination de toutes les armes nucléaires et réclamé la suspension des Etats-Unis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), l'organe onusien chargé de superviser et réglementer les activités nucléaires dans le monde. De nombreuses délégations, dont beaucoup de pays européens, ont quitté la salle pendant son discours. Le président américain, Barack Obama a prévenu de son côté lundi que les pays qui ne renonceraient pas à acquérir un arsenal nucléaire seraient voués à l'isolement. La secrétaire d'Etat américaine a aussi averti que les Etats qui violeront les règles du TNP paieront pour cela «le prix fort». La conférence doit durer jusqu'au 28 mai.