Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté les Etats dotés d'armes nucléaires à réaffirmer sans équivoque leur détermination à les éliminer, hier à l'ouverture de la conférence sur le TNP. « J'exhorte les Etats dotés d'armes nucléaires à réaffirmer sans équivoque leur détermination à les éliminer. Ne pas le faire serait un pas en arrière », a-t-il affirmé aux délégués à cette conférence de quelque 150 pays. Notons que cette rencontre durera jusqu'au 28 mai. M. Ban a également appelé les Etats non signataires du TNP, entré en vigueur en 1970, à y adhérer « le plus tôt possible ». « En attendant leur signature, des mesures sont nécessaires pour assurer la sûreté et la sécurité des arsenaux et de la technologie de ces pays », a ajouté M. Ban. « Des matériaux nucléaires ne doivent pas tomber entre les mains d'acteurs non étatiques ou de terroristes. » La journée d'ouverture hier a failli tourner à un bras de fer entre Mahmoud Ahmadinedjad et Hillary Clinton. Le président iranien conduisait la délégation de son pays à New York, tandis que les Etats-Unis étaient représentés par la secrétaire d'Etat. Or, cette conférence quinquennale sur le TNP, qui vise à progresser en matière de désarmement et à renforcer la surveillance des programmes nucléaires dans le monde, survient pendant que le Conseil de sécurité débat d'un projet occidental de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé. Cela pourrait contribuer à tendre les débats, même si Susan Rice, ambassadrice américaine à l'ONU, a assuré mercredi que les enjeux du TNP dépassaient « la question d'un seul pays ». Les puissances nucléaires Cette conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui s'est ouverte hier à New York, vise à progresser en matière de désarmement et à renforcer la surveillance des programmes nucléaires dans le monde. Cinq Etats ayant procédé à des essais nucléaires avant 1967 sont actuellement considérés comme puissances nucléaires officielles : Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Chine. Ils sont les seuls autorisés légalement à détenir l'arme nucléaire aux termes du traité, conclu en 1968, qui implique des accords de garanties avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Inde et le Pakistan, puissances nucléaires déclarées depuis leurs essais atomiques de mai 1998, procèdent régulièrement à des tirs d'essais de missiles. Les deux pays n'ont pas souscrit aux obligations du TNP. La Corée du Nord, qui est sortie du Traité en janvier 2003, a fait exploser sa première bombe atomique en octobre 2006, et une seconde le 25 mai 2009. Israël, qui refuse de signer le TNP, dispose, selon les experts militaires étrangers, d'un arsenal comprenant entre 100 et 300 ogives nucléaires. Mais l'Etat hébreu, qui applique, depuis plus de 40 ans, une doctrine dite « d'ambiguïté délibérée », n'a jamais confirmé ni démenti cette capacité nucléaire. L'Iran, qui maîtrise l'enrichissement de l'uranium, est soupçonné par les pays occidentaux de mener en secret un programme nucléaire à des fins militaires, ce qu'il nie. La Syrie, l'Egypte, le Nigeria et Taiwan sont soupçonnés d'avoir des activités nucléaires militaires. Plusieurs pays ont officiellement renoncé à un armement nucléaire : Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Kazakhstan, Bélarus, Ukraine, Libye.