La conférence sur le TNP, qui dure jusqu'au 28 mai, vise à progresser en matière de désarmement et à renforcer la surveillance des programmes nucléaires dans le monde. Les Nations unies accueillent 189 délégations demain pour l'ouverture de la conférence de suivi du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), un rendez-vous diplomatique majeur qui risque de pâtir de la controverse autour du programme nucléaire de l'Iran. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, devrait conduire la délégation de son pays à New York, tandis que les Etats-Unis seront représentés par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. L'administration américaine accuse la République islamique de chercher à se doter secrètement de l'arme atomique, alors que Téhéran assure que son programme d'enrichissement d'uranium est uniquement civil. M.Ahmadinejad devrait à nouveau marteler ce thème à la tribune de l'ONU, malgré les doutes croissants de l'Occident. La conférence sur le TNP, qui dure jusqu'au 28 mai, vise à progresser en matière de désarmement et à renforcer la surveillance des programmes nucléaires dans le monde. Elle survient alors que le Conseil de sécurité débat d'un projet américain de nouvelles sanctions contre l'Iran. Cela pourrait contribuer à tendre les débats, même si Mme Susan Rice, ambassadeur américain à l'ONU, a assuré mercredi que les enjeux du TNP dépassaient «la question d'un seul pays». Si M.Ahmadinejad croit pouvoir «détourner d'une manière ou d'une autre l'attention de cet effort mondial très important, créer une confusion qui jetterait le doute sur les intentions de l'Iran (...), eh bien je crois qu'il ne trouvera pas un public particulièrement réceptif», a prévenu jeudi Mme Clinton. Washington, qui tente depuis des mois de faire condamner l'Iran, espérait obtenir une résolution du Conseil de sécurité avant la conférence. L'administration américaine jouit de l'appui des Européens et, avec des réserves, celui de la Russie. Mais il lui reste à convaincre la Chine, principal partenaire commercial de l'Iran. La dernière révision quinquennale du TNP, en 2005, avait déjà été enflammée par des enjeux politiques immédiats, et n'avait pas même débouché sur un document final. Une répétition de cette situation en 2010 ne signifierait pas nécessairement un échec de la conférence, a estimé jeudi Ellen Tauscher, la plus haute responsable de l'administration Obama pour les questions de désarmement. Il y avait cinq Etats nucléaires (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) en 1970, quand le traité est entré en vigueur. Il y en a aujourd'hui quatre de plus: la Corée du Nord, l'Inde, Israël et le Pakistan. Washington a pris plusieurs initiatives dernièrement afin de donner de la crédibilité au voeu du président Barack Obama d'un monde débarrassé des armes nucléaires. Les Etats-Unis ont signé en particulier avec la Russie un nouvel accord Start de réduction des armes stratégiques. La conférence de suivi du TNP, répètent les responsables américains, doit approfondir et élargir cet effort. Outre l'Iran, la conférence sur le TNP pourrait trébucher sur l'insistance de l'Egypte, soutenue par les Etats non alignés, pour qu'Israël adhère au TNP et pour qu'une conférence internationale déclare le Proche-Orient zone dénucléarisée. Selon les spécialistes, Israël disposerait de quelque 200 bombes. L'Etat juif n'a, délibérément, jamais confirmé ni démenti cette capacité. Il se dit favorable à un Proche-Orient dénucléarisé, mais pas avant la conclusion d'un accord de paix régional.