Voilà donc une semaine qui prend fin sur une tonalité sportive et plus particulièrement sur une discipline qui nourrit les populations, en l'occurrence le football. A la conférence de presse tant attendue par nos compatriotes, notamment ceux qui ne respirent plus que par la sélection nationale répondait sans concomitance préalablement réglée une journée de Championnat national de division une. Une compétition des plus anonymes après celle mémorable de 1982 où même la finale de la Coupe d'Algérie s'est jouée dans un stade du 5 Juillet aux gradins et tribunes aux trois-quarts vides. Et pour cause, la même raison… la participation de l'Algérie à sa... première Coupe du monde. Donc, encore plus excitant. Elle (la semaine) n'aura, toutefois, pas été sans produire quelques miracles. Des miracles à, reprenons un qualificatif cher à des confrères un brin portés sur la poésie, à l'algérienne. A tout seigneur tout honneur, commençons par la sélection nationale, Saadane, après une tournée odysséenne et un suspense hitchcockien a livré, une nouvelle fois sommes-nous tentés de dire, la version new-look de la sélection nationale mais également le fond de ses pensées. Chacun des spécialistes parmi les coaches et tout autant des confrères spécialisés ira de son appréciation sur le choix des joueurs. En son for intérieur, forcément, en attendant que la mécanique proposée par le sélectionneur connaisse le premier couac. Pour cela il n'y a nul besoin de trop attendre, le rendez-vous est pour la dernière semaine du mois de mai et la première de juin comme… apéritif et les résultats du premier tour du Mondial comme plat de résistance. Saadane s'y est déjà préparé et il fait sienne, mais dans un autre registre, cette formule de Rinus Michel : «Le meilleur moyen de se défendre est d'attaquer», assénant donc au cours de sa conférence de presse : «J'ai fait des choix… je n'ai pas à les expliquer… j'assumerai mes responsabilités.» Exit donc tous les questionnements légitimes des confrères. Et heureux encore pour le sélectionneur national qu'en bout de parcours il n'y ait pas le bûcher ou le peloton d'exécution tant il paraît évident pour lui qu'il sous-estime très légèrement le challenge qui l'attend. Il a beau affirmer le contraire, le meilleur moyen de se défendre étant toujours d'attaquer. Cela étant, mardi dernier a permis aussi à la compétition de suivre son cours normal, voire anormal, compte tenu de l'absence, tout au long d'une saison sportive à jeter aux oubliettes, de repères traditionnels, dont le meilleur indicateur est l'engouement populaire inconditionnel des Algériens pour le football. La journée de mardi a été exceptionnelle en raison de quelques petits miracles inattendus : une formation relégable qui n'a pas l'habitude de gagner depuis six mois se remet à prendre des points tous azimuts urbi et orbi jusqu'à se remettre en… orbite ; une autre qui, paradoxalement, se comporte honnêtement et va contrarier sur son propre terrain un adversaire qu'elle enfonce encore plus, des arbitres qui ne se font pas conspuer et des supporters, habituellement allumés en puissance, quittant gradins et tribunes sans un regard derrière eux, proférant des noms d'oiseaux régulièrement aux joueurs et dirigeants. En fait, il y a là une douteuse conjugaison de faits, à première vue anodins mais qui n'en annoncent pas moins la remise en cause indirecte ou involontaire, quelles que soient ses lacunes tout au long de vingt dernières années, d'un «cadre organisé», dont le retour de flamme pourrait être douloureusement ressenti. Au lendemain même du premier tour du Mondial prochain. Il est tellement facile de basculer de l'euphorie à la déprime pour des masses qui n'ont que le football pour rayon de soleil. Enfin, le plus grand miracle serait évidemment que la sélection nationale passe le premier tour avec un ensemble au tiers remodelé, un autre en convalescence et, enfin, le dernier en manque de compétition. Ce qui en fait somme toute une espèce de cour des… miracles. A. L.