La thalassémie, maladie chronique qui concerne de plus en plus d'Algériens, a été au centre de tous les intérêts hier matin au centre de presse d'El Moudjahid. Une rencontre-débat animée par les représentants de la Fédération internationale de la thalassémie lui a été consacrée pour provoquer une prise de conscience sur cette maladie très répandue dans le Bassin méditerranéen, notamment en Algérie, où 3% de la population est porteuse du gène de l'hémoglobine anormale, à savoir près de 3 000 personnes atteintes. A son origine, l'incapacité de l'organisme à fabriquer des globules rouges normaux. Il en résulte une anémie, une fatigue et un retard de croissance et la nécessité de transfusions sanguines régulières. Cette maladie, qui s'exprime par une anémie chronique sévère, est probablement répandue dans le Bassin méditerranéen à cause des mariages consanguins et de l'endogamie. C'est pourquoi les spécialistes préconisent aux futurs époux d'effectuer des analyses médicales avant le mariage par prévention. C'est pour sensibiliser, prévenir et faire en sorte que les patients algériens puissent accéder au même niveau de traitement que ceux disponibles dans les pays du reste du monde que la Fédération internationale de la thalassémie (TIF), représentée par son président, la directrice exécutive et un conseiller scientifique, a pris l'initiative de cette visite en Algérie. La TIF est une organisation non gouvernementale à but non lucratif créée en 1986 et représentant 97 associations de thalassémie de plus de 50 pays dans le monde. Travaillant en relation officielle avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1996, la TIF résume ses objectifs en trois points : l'accès au même niveau de traitement pour les patients du monde entier, la prévention et la sensibilisation et la recherche pour le développement des traitements. Ainsi, par leur présence en Algérie, les représentants de la fédération ont exprimé leur souhait d'«accéder à une meilleure connaissance de l'évolution de la thalassémie dans le pays afin de pouvoir apporter un soutien significatif aux personnes qui en sont atteintes». Le but étant d'aboutir à la conception d'un programme de partage des connaissances, d'éducation, de formation et de sensibilisation. C'est d'ailleurs la proposition qu'ils sont censés faire au premier responsable de la santé publique ce matin dans un entretien convenu pour parler de la situation des malades thalassémiques en Algérie. F. B.