C'est l'ère de l'informatique et des nouvelles technologies et l'Algérie doit suivre le train. Depuis plus d'une décennie, les choses s'accélèrent pour notre pays. Après avoir revu de fond en comble le cadre juridique régissant le secteur des technologies de l'information et de la communication, l'Algérie a mis en branle un projet prometteur. Il s'agit du programme e-Algerie 2013. Ce programme qui entre dans la cadre du plan d'action du gouvernement vise à offrir plusieurs services en ligne à toutes les catégories de la société, particulièrement à ce qui touche à la bureaucratie administrative du pays. Cette stratégie, résument les responsables du secteur, s'inscrit dans la vision d'émergence de la société algérienne du savoir et de la connaissance, en tenant compte des mutations profondes et rapides que le monde connaît. Elle vise à renforcer les performances de l'économie nationale, des entreprises et de l'administration, mais également à améliorer les capacités d'éducation, de recherche et d'innovation, à faire émerger des grappes industrielles TIC, à accroître l'attractivité du pays et à améliorer la vie des citoyens en encourageant la diffusion et l'utilisation des TIC. Le ministre en charge du secteur, M. Hamid Bessalah, a souligné à ce propos lors de la réunion des cadres du secteur organisée la semaine dernière, que «la densité de la téléphonie fixe devra évoluer cette année de 13,43 à 24%, quant à la densité de la téléphonie mobile, elle passera de 78,43 à 107%. Pour le nombre d'abonnés en haut débit, il évoluera de 2,08 à 28%, idem pour le nombre d'utilisateurs Internet qui passera de 10% à 69%, durant les trois prochaines années». Selon lui, cette croissance du secteur des TIC devra influer positivement sur le PIB du pays de 2,8%, ce qui générera par voie de conséquence une augmentation de la part des emplois par les TIC qui passera de 1,46 à 4%. Et dans ce cadre, M. Bessalah a appelé à accélérer les différentes actions planifiées par le secteur dans le cadre du programme quinquennal. Il s'agit de l'accélération de l'usage des TIC dans l'administration publique à travers l'élaboration du schéma directeur de l'administration électronique, du référentiel d'interopérabilité et du éférentiel de sécurité. Il ne faut pas négliger la portée de ces actions puisque selon les experts, l'introduction des TIC et le renforcement de leur usage au sein de l'administration publique engendreront une transformation importante de ces modes d'organisation et de travail. Cela amènera, précise-t-on, l'administration publique à repenser son mode de fonctionnement et d'organisation et à servir le citoyen de manière plus appropriée, notamment à travers la mise «en ligne» de ses différents services. En effet, les TIC, et en particulier l'Internet, permettent d'établir un «espace de communication indépendant de la localisation physique » qui affirme la disponibilité de l'information n'importe où et n'importe quand. C'est pour cela que la gestion de l'information doit être décentralisée là où c'est possible, là où les connaissances sont les meilleures, afin d'améliorer la qualité des processus de prise de décision. De la sorte, parmi les priorités énumérées par le ministre pour atteindre les objectifs fixés, l'accélération de l'usage des TIC au niveau des entreprises à travers le déploiement d'une plateforme d'e-procurement, de la carte de paiement CCP, ainsi que le développement des mécanismes des mesures incitatives permettant l'accès des citoyens aux équipements et aux réseaux TIC. Le secteur s'est engagé aussi, selon M. Bessalah, à donner une impulsion au développement de l'économie numérique en mettant en fonctionnement l'immeuble multilocataire du cyberparc de Sidi Abdellah (janvier 2009), où sont hébergées une quarantaine d'entreprises activant dans les TIC, ainsi que le lancement de la pépinière de start-up du cyberparc (juin 2010). «Les actions du secteur portent aussi sur l'accélération de la couverture du territoire en accès à haut et très haut débit avec l'acquisition de nouveaux équipements d'accès à déployer dans les zones démunies», a ajouté le ministre. Il précisera dans la foulée que ces équipements offriront en natif de l'ADSL à hauteur de 80% de leurs capacités. Le premier responsable du secteur des TIC a cité la mise à niveau de l'ensemble des réseaux filaires de raccordement d'abonnés pour homogénéiser les câbles de transport et de distribution, la suppression des lignes aériennes sujettes à de fréquents dérangements et la réhabilitation des réseaux de canalisations. Après la réalisation de tous ces projets, Algérie Télécom ambitionne de passer de 400 000 accès en 2008 à 6 millions à haut débit au cours du programme quinquennal et de procéder à un remplacement progressif durant 2010-2014 de 4 millions d'équipements d'abonnés dans les centres de communication, à raison de 900 000 lignes par an. Il est à noter que, de l'avis des spécialistes, l'impact des TIC sur le développement économique n'est pas à démonter. D'après une enquête de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), réalisée en juin 2008 au sein des pays membres, le taux de pénétration du haut débit a atteint 21,3%, en augmentation de 20% par rapport à l'année 2007. Une autre étude de l'OCDE réalisée entre 2000 et 2002, a révélé que la contribution des TIC à la croissance économique est passée de la fourchette 0,1 à 0,3 point de 1980 à 1997, à la fourchette 0,3 (France, Allemagne, Italie) à 0,9 point (Etats Unis) de 1997 à 2002. Le rapport au PIB du stock de capital en TIC était en 2003 de 6% en France, de 7% au Royaume- Uni, de 8% en Allemagne et de 9% aux Pays-Bas, alors qu'il a atteint 13% aux Etats-Unis. De même, une étude du gouvernement français, publiée en 2006, a fait ressortir que 93% des PME de 6 à 200 salariés étaient connectées à l'Internet en 2005, contre seulement 40% en 1998. La plupart de ces accès sont à haut débit. Parmi ces PME, seules 52% ont développé des sites Web. Quant aux très petites entreprises, 85% d'entre elles étaient informatisées et 71% disposaient d'un accès à Internet en 2005. S. B