Trente et un membres du Fatah Al-Islam, un groupe islamiste inspiré par le réseau El Qaïda ont été condamnés au Liban à des peines de prison pour terrorisme, a-t-on appris hier de source judiciaire. Les suspects étaient poursuivis pour «constitution d'un groupe terroriste dans le but de porter atteinte à l'autorité de l'Etat, avec incitation aux meurtre, vol et vandalisme, ainsi que pour possession et usage d'explosifs», a-t-on ajouté de même source. Quinze des condamnés, dont des Syriens, des Saoudiens, des Palestiniens et des Libanais, déjà en détention, ont été condamnés à des peines allant de un à cinq ans d'emprisonnement accompagnées de travaux forcés. Les 12 autres, jugés par contumace, ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle, dont un responsable présenté comme le «prince du Fatah El-Islam», Chaker El Abssi. Deux autres personnes ont été acquittées. Les autorités soupçonnent Chaker El Abssi de se cacher dans le camp palestinien d'Aïn Héloué, dans le sud du Liban, à la suite de la guerre menée entre le Fatah El Islam et l'armée libanaise en 2007 dans le nord de Liban. Les combats, qui avaient duré 15 semaines dans le camp de réfugiés de Nahr El Bared (nord), avaient fait plus de 400 morts, dont 168 soldats. Environ 30000 personnes avaient été déplacées et le camp rasé. Des rumeurs avaient fait état de la mort d'Abssi à Tripoli (nord) en septembre 2007 mais des tests ADN sur le corps présenté comme le sien les avaient démenties. En 2008, la presse libanaise avait fait état de son arrestation en Syrie, ce qui n'avait jamais été confirmé. L'armée libanaise n'a pas le droit d'entrer dans les 12 camps de réfugiés mis en place au Liban après la création de l'Etat d'Israël en 1948, selon un accord tacite entre les factions palestiniennes et l'armée. Environ 250 000 Palestiniens y vivent.