Les autorités marocaines ont placé, hier, en détention préventive plusieurs islamistes marocains pour leur appartenance au réseau terroriste de Belliraj, ont indiqué des sources judiciaires à Rabat. Ce groupe, composé de 35 islamistes dont des membres de partis politiques, réputés pourtant modérés, encourt la peine de mort, a ajouté la même source. Les membres de ce réseau dirigé par le Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj, sont poursuivis notamment, en vertu des articles 201 et 218 du Code pénal pour «crimes d'atteinte à la sûreté de l'Etat» ainsi que pour «actes terroristes entraînant la mort d'une ou de plusieurs personnes». Parmi les prévenus qui risquent la peine capitale, figurent trois des six islamistes, dont Mustapha Moâtassim, chef du parti Al Badil Al Hadari (Alternative civilisationnelle), dissous la semaine dernière, selon la même source. Une source sécuritaire avait annoncé la semaine passée la saisie d'un important lot d'armes lors du démantèlement du réseau terroriste présumé. L'arsenal saisi est notamment constitué de neuf fusils d'assaut Kalachnikov, deux fusils-mitrailleurs, sept pistolets-mitrailleurs, 16 pistolets automatiques ainsi que des chargeurs et munitions de différents calibres et des détonateurs. Les tribunaux marocains continuent à prononcer des condamnations à la peine capitale sans passer à l'acte. Cette sentence n'a plus été exécutée depuis 1994, date de l'exécution d'un commissaire de police pour le viol de nombreuses femmes. Les 35 prévenus ont été entendus dans la nuit de jeudi à vendredi par un juge d'instruction du tribunal antiterroriste de Salé qui les a placés en détention préventive. Selon les charges qui seront retenues par le tribunal, ils risquent des peines allant de deux ans de prison à la peine capitale. Ce groupe est poursuivi pour neuf chefs d'accusation, dont «assassinats et tentatives d'assassinat avec des armes à feu, vols qualifiés, blanchiment d'argent, association de malfaiteurs pour mener des actes terroristes, et falsifications de documents officiels et d'identité.» Les six mis en cause se sont refusés à toute déclaration devant le juge d'instruction, affirmant souhaiter se concerter avec leurs avocats et prendre connaissance des procès-verbaux de la police judiciaire. Les 35 prévenus sont poursuivis en vertu du Code pénal marocain et de la Loi antiterroriste adoptée au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Rabat avait annoncé que ce réseau projetait d'assassiner des personnalités politiques et militaires ainsi que des Marocains juifs à l'aide d'armes à feu et d'explosifs.