Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Après les scandales qui ont secoué le complexe sidérurgique ArcelorMittal, l'APW avec son vice-président condamné à 10 ans de prison ferme, le maire d'El Bouni, pris en flagrant délit de corruption, c'est au tour de la direction régionale ferroviaire de Annaba d'être sous les feux de la rampe avec cette affaire de bradage d'un important lot de pièces détachées ainsi que la vente de déchets ferreux et non ferreux. 32 cadres de cette entreprise publique de transport ont été convoqués et seront entendus par la justice. L'affaire remonte à l'année 2008 lorsque 2 cadres de l'unité de Souk Ahras dépendant de la direction régionale avaient dénoncé la cession à des tiers d'un lot de pièces détachées qu'on aurait déclassé alors qu'il pouvait être exploité ainsi que la vente à des prix très inférieurs à ceux pratiqués sur le marché de la ferraille d'importantes quantités de déchets ferreux et non ferreux. Les 2 cadres qui occupaient les postes de directeur d'unité et de chef du service maintenance au service matériel et traction avaient mis à la disposition des enquêteurs de la brigade économique des documents administratifs et des pièces comptables pour étayer leurs affirmations. Ces malversations auraient, selon les auteurs de cette dénonciation, porté un sérieux coup à l'entreprise SNTF et causé un important préjudice financier avec la complicité active ou passive de responsables qui étaient en poste au moment des faits.Ainsi, l'ex-directeur régional de Annaba, aujourd'hui muté dans une autre wilaya dans l'ouest du pays, le directeur du service matériel et le directeur de la STIM sont mis en cause pour n'avoir pas respecté les procédures légales et permis ces transactions qualifiées de douteuses. Selon nos sources, les 2 cadres à l'origine de cette affaire auraient remis à la justice des documents accablants pour les responsables qui ont procédé à la réforme et à la vente de ce lot de pièces détachées et ont bradé des quantités de déchets. Le magistrat instructeur près le tribunal de Annaba a fait appel à un bureau d'expertise spécialisé pour procéder à la vérification des documents et pièces comptables afin de s'assurer de leur authenticité et, de là, enquêter sur les transactions qui avaient eu lieu. Selon la lettre de dénonciation, il est rapporté que les poids des déchets ferreux déclarés sont très en deçà de ceux réels et les enlèvements se sont faits sans qu'il y ait eu de contrôle. On parle de l'enlèvement de 534 carcasses alors que seules 192 ont été déclarées, ce qui fait un poids largement supérieur à celui qui figure sur les bons de sortie. Concernant le lot de pièces (roulements, réservoirs de frein, mécanismes de vidange, cylindres, bielles de liaison et autres accessoires), on affirme qu'il a été, lui aussi, cédé dans des conditions douteuses. La direction générale de la SNTF a, de son côté, dépêché une commission d'enquête pour s'assurer de cette dénonciation qui a fait des vagues et prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre de ceux qui auront failli à leurs responsabilités. Avec cette nouvelle affaire qui n'a pas encore révélé tous ses secrets et qui pourrait amener à la barre des accusés pas mal de personnes, le tribunal de Annaba, qui n'a pas chômé ces derniers temps avec tous les scandales ayant secoué la ville, aura du pain sur la planche.