La terre a tremblé vendredi dernier à Melouza, sortant une seconde fois cette région de l'anonymat. Deux morts et 43 blessés ont été enregistrés dans la commune de Beni Ilmene, (dans la wilaya de M'sila), dont les habitants se sont retrouvés dans le désarroi en l'absence d'un dispositif de secours, qui aurait dû être mis en branle localement aussitôt après le séisme. Un manque flagrant de médicaments, des infrastructures sanitaires qui se sont révélées incapables de prendre en charge les blessés et une population traumatisée, des citoyens laissés pratiquement à l'abandon à la belle étoile. C'est une situation d'apocalypse qui s'est emparé des lieux alors que la prise en charge des blessés avait commencé à se faire d'une manière aléatoire et que le nombre de tentes distribuées se révélait insuffisant. Ce n'est qu'hier, au lendemain du tremblement de terre, que les secours ont commencé à s'organiser, laissant toutefois apparaître des insuffisances en termes de moyens. Dans cette commune, la plus touchée et ayant enregistré le plus de dégâts –la secousse tellurique a été ressentie à Ouanougha, Sidi Aïssa et Hammam Dhalaa– les besoins se chiffrent à un millier de tentes alors que l'approvisionnement de la population en produits alimentaires de première nécessité s'est heurté aux premières heures à des problèmes de distribution, le responsable du Croissant-Rouge algérien à M'sila ayant estimé que celle-ci devait être prise en charge par la municipalité. S'étant rendu sur place hier, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, et le ministre délégué chargé des collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, ont souligné la solidarité agissante de l'Etat envers les victimes du tremblement de terre qui a secoué la commune de Beni Ilmene, affirmant qu'il apportera les aides d'urgence et assurera une meilleure prise en charge des sinistrés. Ils ont également informé les habitants de la prochaine visite du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, dès l'achèvement de l'opération d'évaluation du volume des dégâts matériels occasionnés aux habitations et aux édifices publics. Opération confiée à l'Organisme de contrôle technique (CTC) et aux Directions de l'urbanisme et de la construction (DUC) et du logement et des équipements publics (DLEP), en prévision de la reconstruction des logements devenus inhabitables. M. Ould Kablia a affirmé de son côté que «les aides accordées par l'Etat iront exclusivement aux véritables sinistrés», tout en faisant part de la détermination de celui-ci (l'Etat) «à reconstruire ce qui a été démoli par cette catastrophe naturelle, qu'il s'agisse d'habitations ou d'équipements publics, en renforçant les programmes sectoriels et locaux». Les catastrophes naturelles qu'a connues notre pays ont à chaque fois déclenché un formidable élan de solidarité, et cela a été le cas des Bordjiens. En effet, un premier chargement de denrées alimentaires, de tentes, de couvertures et de médicaments de première urgence a été acheminé hier matin vers la commune de Beni Ilmene, et «pourrait être suivi d'autres chargements en fonction des besoins qui seront exprimés», selon la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il y a lieu de mentionner que des habitations se sont fissurées dans la commune de Bendaoud à Bordj Bou Arréridj, et que des équipes composées de responsables de plusieurs secteurs, dont l'habitat, le contrôle technique, l'urbanisme et la santé, sillonnent toute la bande territoriale de la daïra de Mansourah, mitoyenne des wilayas de M'sila et de Bouira, pour «inspecter les habitations et soutenir les populations», selon le wali qui a indiqué que des aides seront «immédiatement octroyées aux habitants de maisons fissurées» et que «les mesures réglementaires nécessaires seront prises concernant les constructions qui peuvent présenter un danger pour leurs occupants». R. M.