Photo : Riad Par Karima Mokrani Les statistiques de la CNAS arrêtées au premier trimestre 2010 indiquent que plus de 3 600 000 cartes Chifa ont été fabriquées au profit de plus de 11 millions de bénéficiaires, à travers le pays. Des chiffres donnés, jeudi dernier, par le directeur général de la CNAS au ministère du Travail et de la protection sociale, M. Bourkaïb, lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la deuxième Journée mondiale de l'hypertension artérielle organisée par l'Association d'aide aux hypertendus de la wilaya d'Alger. M. Bourkaïb assure que le processus de mise en œuvre de la carte Chifa suit son cours de façon normale. Le représentant du ministère du Travail affirme que cette carte s'élargira progressivement à tous les travailleurs salariés qui pourront ainsi bénéficier du système du tiers payant même s'ils ne sont pas atteints de maladies chroniques. D'autres chiffres en sa possession révèlent que 8 500 pharmacies sont conventionnées avec la CNAS, de même que 124 médecins privés. 16 000 assurés sociaux ont choisi leur médecin traitant. «Si nous insistons sur ce partenariat avec le privé, ce n'est pas uniquement pour l'argent mais aussi pour aider à la promotion de la qualité des soins. Nous œuvrons pour que tous nos médecins fassent un travail de service public.» Interpellé sur les soins pour les personnes démunies, M. Bourkaïb, donnera un chiffre de 2 300 000 bénéficiaires de l'accès gratuit aux soins. Concernant le problème d'accès aux médicaments pour les maladies dites orphelines, il dira que le problème ne se pose pas en termes de remboursement mais plutôt en termes de disponibilité de ces médicaments sur le marché national : «Sachez que tous ces médicaments sont remboursables. Le problème, c'est que les laboratoires pharmaceutiques ne se sont pas intéressés par leur importation.» Présent à cette rencontre, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamel Ould Abbes, reviendra sur la question relative à la prise en charge des personnes âgées à domicile. «Nous allons soumettre notre projet mardi prochain au gouvernement.» Interpellé sur la destination de l'argent octroyé aux familles pour cette prise en charge à domicile des personnes âgées, le ministre répondra : «Je ne vais pas donner de l'argent aux familles. J'engagerai plutôt des assistantes sociales à domicile et ces dernières seront payées par mes services.» Une idée et un projet qui ne convainquent nullement Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, présente, elle aussi, à la rencontre. «Je ne pense pas que ce soit la bonne solution», dit-elle, faisant référence aux mauvaises conditions de vie de nombreuses familles, notamment l'exiguïté des habitations. «Ce qu'il faut pour ces personnes, ce sont des maisons de retraite. Des maisons médicalisées. Pénaliser les enfants qui ne peuvent pas prendre en charge leurs parents, c'est de l'aberration. C'est comme la pénalisation des harraga.»