Photo : Zoheïr Par Samira Imadalou En vigueur depuis septembre 2005, l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne fera l'objet d'une évaluation demain entre les deux partenaires. Si le dialogue politique «se déroule bien» sans «gros problèmes», ce n'est pas le cas pour les questions économiques. Aujourd'hui, des changements s'imposent. «Nous devons faire en sorte qu'il y ait aménagement des normes juridiques et économiques pour que les ambitions algériennes puissent se déployer», a expliqué hier à l'APS une source de la délégation algérienne qui prendra part demain à la réunion du conseil d'association à Bruxelles. Les représentants du gouvernement n'ont souligné à maintes reprises : l'Algérie n'est pas satisfaite de l'impact dudit accord sur l'Algérie, notamment en matière d'investissements. Ce qu'a encore rappelé le représentant de la délégation algérienne. «Nous sommes désappointés de la modestie des flux des investissements directs européens en Algérie», a-t-il clairement avancé à l'APS. Donc, c'est pour ces raisons que l'Algérie compte demander à l'occasion de la réunion du conseil d'association une adaptation du calendrier et des listes des produits concernés par le démantèlement tarifaire, arrêtés en 2002 aux besoins de l'industrie algérienne. En d'autres termes, l'Algérie demandera un réaménagement de ce calendrier, a encore rapporté hier l'APS citant la même source. Laquelle a reconnu qu'il «y a des volets qui fonctionnent bien et d'autres qui demandent à être seulement adaptés». Même si l'Algérie n'a pas bénéficié concrètement de cet accord sur le plan économique, son importance reste de taille du moins pour l'économie nationale. La même source l'a d'ailleurs qualifié d'«option stratégique qu'on doit garder» tout en y apportant des changements. «Nous estimons qu'il y a nécessité d'adapter un certain nombre de programmes qui sont inscrits dans le cadre de cet accord», a encore indiqué la même source, notant que le démantèlement tarifaire sera le principal axe de discussions demain. Et pour cause, le coût de ce démantèlement «pèse lourdement sur les recettes budgétaires de l'Algérie». Aussi, «il n'encourage pas, également, la création et le développement de certaines industries locales naissantes ou en développement». Ainsi, ce n'est que cinq ans après l'entrée en vigueur de l'accord que l'Algérie s'est rendu compte que le démantèlement a été à l'origine de la dégradation de la situation de nombreux secteurs. Et pourtant, les opérateurs économiques et les experts ont toujours fait valoir ce point en appelant à préparer l'entreprise algérienne à faire face à la concurrence européenne. A ce sujet, la source anonyme citée par l'APS soutiendra qu'après cinq années de mise en œuvre de l'accord d'association, «il est apparu qu'il y a des correctifs qui sont nécessaires et qui sont tout à fait normaux». Et ce, en raison «des nouvelles exigences de l'Algérie et des ambitions de son économie». Toujours sur le plan économique, cette source fera état de deux volets qui seront discutés. Le premier consiste «à voir comment l'UE peut aider l'Algérie à mettre en place et adapter sa législation, et à améliorer les performances de l'administration pour rendre ces législations lisibles de part et d'autre de la Méditerranée». Les deux parties vont voir également «comment moderniser l'économie algérienne, ses entreprises et ses organismes». Dans ce cadre, rappelons que les deux partenaires ont signé la semaine dernière un accord sur le programme indicatif national doté d'un budget de 172 millions d'euros sur trois ans, et qui répond à des projets arrêtés en commun dans le cadre du soutien aux réformes engagées par l'Algérie afin d'assurer une meilleure économie. Le deuxième volet économique à l'ordre du jour concerne les investissements directs européens dont le flux est en deçà des attentes de l'Algérie. «C'est vrai qu'il y a la crise en Europe, et c'est vrai aussi que l'Algérie a des exigences sur la nature des investissements qui privilégient ceux qui sont créateurs de richesses et d'emplois, mais il reste qu'un effort substantiel doit être fait en termes de promotion de la destination Algérie en matière d'investissements», a relevé la même source.