Les représentants de 55 Etats sont réunis en Turquie pour discuter des moyens de sortir la Somalie de l'instabilité. Ce pays africain est ravagé par deux décennies de guerre civile. Le très fragile gouvernement fédéral de transition qui dirige le pays a été créé en janvier 2009 et est depuis soutenu à bout de bras par certaines puissances internationales. Mais ce gouvernement n'est présent que dans une petite partie de Mogadiscio contrôlée en majorité par les insurgés islamistes. Des capitales étrangères ont exhorté le président somalien Cheik Sharif Ahmed à élargir sa «base politique» sans intégrer ceux «coupables d'actes de barbarie». Des représentants européens, africains et du Proche-Orient principalement, et de 12 organisations internationales, dont l'ONU, l'Union européenne, la Ligue arabe et l'Union africaine, devraient évoquer les moyens d'assurer la sécurité, la coopération politique, la reconstruction et le développement en Somalie. La réunion porte également sur la lutte contre la piraterie maritime au large des côtes somaliennes. Le gouvernement de transition est particulièrement encouragé à renforcer le dialogue avec le Puntland et le Somaliland. Deux territoires, situés respectivement dans le nord-est et dans le nord-ouest de la Somalie, et qui ont déclaré leur indépendance à l'égard du reste du pays. La «communauté internationale» est invitée à respecter ses promesses d'aide à la Somalie et les pays africains sont encouragés à renforcer leurs troupes de maintien de la paix dans ce pays. L'instabilité en Somalie encourage l'activité de nombreux pirates qui écument le golfe d'Aden et l'océan Indien, parfois très loin au large des côtes du pays. Une flottille internationale de navires de guerre patrouille depuis plus d'un an dans le golfe d'Aden pour tenter de mettre les pirates en échec. Le président somalien a souligné que la question de la piraterie n'était pas seulement d'ordre sécuritaire, et que sa résolution passait par l'établissement de la stabilité politique et de meilleures conditions économiques en Somalie. «Le peuple somalien vit dans la pauvreté et, pour gagner un argent facile, certains portent atteinte à notre image de peuple pacifique» en pratiquant la piraterie, affirme Cheik Sharif Ahmed. R. I.