Pour dénoncer des situations de blocage, des citoyens s'expriment d'une manière de plus en plus violente. Les chroniques des journaux font état chaque jour de manifestations. Qui pour réclamer de l'eau, à la veille de la saison estivale, qui pour demander une route ou tout simplement un logement. Ce dernier problème est le plus préoccupant, malgré les multitudes de solutions proposées. Le plus grave est que certains citoyens en arrivent à des situations extrêmes. Il en est ainsi de ce fonctionnaire de Constantine qui estime que son licenciement d'une administration publique est abusif. C'est le cas également de cet habitant, sinistré de surcroît, de M'sila qui ne demande apparemment qu'une tente pour s'abriter du froid qui sévit encore dans ces régions reculées du pays. Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d'autres appels de détresse. Car les villages des villes du pays regorgent de ces funestes nouvelles. Des suicides et des tentatives de se donner la mort, parfois de manière violente comme par le feu, sont donc légion. Pourquoi ? Il manque des études scientifiques sur le sujet. Mais les exemples donnés plus haut et d'autres cas encore montrent que les problèmes sociaux sont derrière beaucoup de drames.Cette situation ne s'exprime cependant pas uniquement par le suicide. Le recours aux grèves, barricades et autres manifestations publiques est devenu monnaie courante. La distribution de logements est souvent la principale raison de la colère citoyenne. Mais d'autres problèmes, aussi élémentaires que la distribution de l'eau potable ou le traçage de routes, sont des raisons de contestation. Le plus dramatique dans tout cela est que ces appels à l'aide restent souvent sans réponse. En effet, les responsables censés régler les problèmes quotidiens de citoyens sont démissionnaires soit par paresse, soit par manque de prérogatives ou de moyens. Difficile, en effet, de faire admettre au citoyen que l'assemblée qui gère ses problèmes ne dispose pas de moyens nécessaires. C'est pourtant une réalité. Mais, même si les moyens existent, l'incompétence et l'incurie qui caractérisent les administrations et les assemblées gâchent beaucoup de projets. Et dans plusieurs localités, l'argent que l'Etat central donne ne sert pas à grand-chose. C'est le cas d'une wilaya du Centre où le taux de consommation du budget n'a pas dépassé 32% il y a deux années de cela. Pourtant, rien qu'au centre-ville, c'est un visage de désolation qui s'offre à la population et au visiteur. La situation est la même dans presque tous les recoins de l'Algérie. A quoi est due cette situation ? La réponse à cette question doit venir des pouvoirs publics. Néanmoins, il est clair qu'il y a absence de l'Etat. Le laisser-aller est malheureusement érigé, dans beaucoup d'administrations et centres de décision –il y a des exceptions tout de même- en mode de gestion. Ce qui fait que le citoyen ne fait plus confiance aux institutions de l'Etat. Preuve en est que pour de simples formalités, certains administrés sont obligés de s'adresser directement au président de la République. Ce sont ces comportements qu'il faut bannir et ce, en obligeant chacun à assumer ses responsabilités. A. B.