Pas moins de 24 artisans de Beni Yenni viennent de bénéficier d'aides dans le cadre du Fonds de promotion de l'activité artisanale (FNPAAT). C'est ce que nous a fait savoir M. Asmani Ali, directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers de Tizi Ouzou, joint par téléphone pour s'exprimer sur les problèmes des artisans. Selon notre interlocuteur, cette démarche fait suite aux engagements du ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, lors de la sixième Fête du bijou. Après avoir déposé des demandes d'aides, qui ont été acceptées, d'ici la fin du mois en cours, ces artisans recevront leurs outillages nécessaires à la fabrication des bijoux en provenance de l'étranger. Ces aides sont d'un montant de 100 000 DA chacune. M. Asmani a aussi souligné que ces artisans ont bénéficié d'une formation dans le cadre du programme du BIT (Bureau international du travail). Il s'agit d'un module sur la manière de créer une activité intitulée «CREE». Pour les impôts, notre interlocuteur dira que les artisans bijoutiers traditionnels détenteurs de cartes en sont exonérés pendant 10 ans. Pour les prix de la matière première qui entre dans la fabrication des bijoux en argent, M. Osmani dira qu'ils suivent les cours mondiaux. Quant à la cherté du corail, il expliquera que le ministère a pris la décision d'arrêter son exploitation pour préserver cette ressource menacée de disparition et une étude a été engagée par le ministère de la Pêche. En fonction des résultats, il sera décidé des suites à donner à ce dossier. Il faut savoir que la wilaya de Tizi Ouzou compte 2 120 artisans bijoutiers traditionnels, dont 132 inscrits à Beni Yenni du 1er janvier 2005 au 30 juin 2008, tandis que 12 ont été radiés. Ces chiffres sont bien évidemment approximatifs car ils ne comptent pas les artisans possédant des registres du commerce. B. A. De l'artisanat à l'élevage : Karim gagne plus au moins sa vie Karim est un artisan bijoutier, à Beni Yenni, qui est passionné par son métier. Mais vu les difficultés et les entraves qu'il rencontre dans l'exercice de cette profession (hausse des prix de la matière première,…), ce jeune homme, à peine la trentaine, a préféré investir dans l'élevage. Il n'a entrepris cette démarche mûrement réfléchie qu'après avoir travaillé longtemps dans l'artisanat. Malgré cette affaire qu'il a mise en place grâce au dispositif de l'Ansej, Karim continue à travailler dans l'artisanat mais chez lui, au noir et sur commande. Il nous avoue qu'il aime beaucoup ce métier ancestral qu'il a appris chez les anciens, ce qui lui permet de fabriquer «des modèles très prisés par ses clients», dit-il. B. A. Les prix de l'argent au niveau de la Bourse internationale L'once d'argent coûtait 18,50 dollars au 28 juillet dernier contre 960 dollars l'once d'or. Agenor, vu les prix jugés excessifs, n'importe pas l'or, tandis que les quantités d'argent importées, et vu l'inflation, ne dépassent pas la tonne. B. A. Les prix de l'argent en augmentation constante Les prix de la matière première, soit l'argent pour fabriquer des bijoux, sont en constante augmentation depuis trois années. Voici ceux pratiqués par Agenor. - En 2006, le kilo d'argent était cédé à 28 000 DA. - En 2007, cette même matière coûtait 34 000 DA. - En 2008, les prix ont grimpé pour atteindre 49 000 DA la grenaille (la mère de l'argent sous forme de grains), et 52 000 DA le kg de fil et de plané (matière transformée). Les artisans bijoutiers parlent de trois augmentations effectuées par Agenor en l'espace d'une année : de 30 300 DA, le prix est passé à 40 600 et à 52 000 DA actuellement.