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Inaam Kachachi, la romancière de la blessure, parle du drame irakien L'auteure irakienne animera un débat autour de son dernier ouvrage, la Petite Fille américaine, au Diwan Abdelatif
Soucieuse de la diversification de ses programmes d'animation culturelle, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a convié, samedi prochain, pour le second volet du Diwan Abdelatif, un rendez-vous littéraire hebdomadaire organisé dans son siège à la villa Abdelatif, l'auteure, journaliste et historienne irakienne Inaam Kachachi. Au programme de cette rencontre, la présentation de son dernier ouvrage la Petite Fille américaine. C'est l'histoire de Zeina, une jeune fille irakienne ayant quitté son pays pour y revenir après avoir travaillé en tant que traductrice pour les autorités américaines qui occupent son territoire. Elle s'attire ainsi la colère de sa grand-mère et transmet la souffrance de la nouvelle génération d'Irakiens. S'inspirant de sa propre famille et décrivant sa ville natale Baghdad, Inam transmet par sa plume toute la culture de son pays, ses croyances, ses coutumes et ses malheurs surtout. D'ailleurs, sa nouvelle lui vaudra une nomination à la «short list de l'International Prize of the Arabic fiction» en 2009, l'équivalent arabe du prestigieux Booker Prize britannique. Née en Irak, Inaam s'est imposée comme une îcone de la littérature arabe féminine. Bien qu'installée en Europe depuis de nombreuses années, cette journaliste-écrivain, correspondante pour de nombreux titres de la presse arabe, reste très attachée à sa culture et son pays natal. Titulaire d'un doctorat de civilisation arabe et musulmane obtenu à l'université de la Sorbonne (Paris), elle entre d'abord en littérature par la bande, et signe Lorna, ses années avec Jawad Salim (Dar Al Jadid, Beyrouth, 1998) une biographie romancée de Lorna Salim, peintre britannique, épouse du célèbre artiste Jawad Salim. En 2003, juste après l'invasion américaine, Inaam se rend en Irak, comme de nombreux exilés. Elle a en tête de finir le roman qu'elle vient de commencer, Sawaqi El Qouloub (Al Muassassa Al Arabyia, 2005), un récit qui se situe à Baghdad à la fin des années 1980. Mais, arrivée sur place, c'est le double drame de l'occupation et de l'appartenance qui la saisit. En naîtra 5 ans plus tard Al Hafeda Al Amrikiya (éditions Barzakh, 2009), où Inaam Kachachi, à travers l'histoire de Zeina, une Américano-Irakienne, engagée pour l'argent comme traductrice pour les troupes de la coalition, expose les tourments d'une femme que l'exil et l'histoire ont défigurée au point d'être reniée par sa propre grand-mère. Considérée comme la romancière de la blessure, Inaam Kachachi s'approprie celle des femmes de ce pays, dont elle avait raconté les tourments mais aussi la vie quotidienne sous l'occupation, à travers un recueil Paroles irakiennes, paru à Paris en 2003. W. S.