L'Algérie et l'Afrique du Sud, les deux principaux leaders du continent africain, entretiennent de solides relations d'amitié. Les rapports historiques qui lient les deux pays ne datent pas d'hier et portent essentiellement sur l'émancipation de l'homo africanus. Le développement, comme préoccupation majeure du continent noir, constitue en effet le moteur de la coopération entre les deux Etats. La lourde contribution de l'Algérie à la lutte des peuples africains pour la liberté et l'indépendance, et son engagement de tous les instants pour la disqualification totale de l'apartheid lui valent toujours de profondes sympathies au pays de Nelson Mandela. Le soutien inconditionnel prodigué par la jeune république algérienne à l'ANC durant plus de trois décennies a été déterminant dans l'effondrement du régime raciste des Afrikaners. La nation arc-en-ciel, qui a conséquemment retrouvé toutes ses couleurs depuis le début des années 1990, ne rate aucune occasion de témoigner aux Algériens sa gratitude et sa reconnaissance pour leur apport considérable à l'affranchissement du continent. Les rapports politiques entre les deux pays sont, pour ainsi dire, excellents. Durant ces vingt dernières années, la collaboration bilatérale sur les questions africaines et internationales a été des plus étroites. Pendant leurs mandats respectifs, les présidents Nelson Mandela et Thabo Mbeki ont parfaitement coordonné leurs efforts avec leurs homologues algériens sur tous les dossiers qui intéressent de près ou de loin l'Afrique. Un travail de longue haleine qui s'est soldé par le lancement d'une nouvelle initiative africaine, appelée le Nepad (Nouveau partenariat africain pour le développement). Marchant sur les pas de ses prédécesseurs, Jacob Zuma œuvre aussi à affermir davantage ce nouveau partenariat pour l'Afrique. «L'Algérie est le partenaire le plus important pour l'Afrique du Sud dans la région du Maghreb et un allié sûr dans l'intégration et le développement de l'Afrique sur le plan régional et continental», déclare la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Mme Maite Nkoana Mashabane, qui participe en ce moment à Alger aux travaux de la haute commission mixte algéro - sud-africaine. Cette cinquième session de la plus haute instance de collaboration entre les deux pays, coprésidée par les premiers responsables des deux pays, MM. Abdelaziz Bouteflika et Jacob Zuma, est consacrée au bilan et à l'évaluation du chemin parcouru en commun dans différents secteurs afin d'identifier de nouveaux créneaux de coopération. Il est notamment question d'examiner les opportunités économiques et les perspectives techniques pour booster les échanges bilatéraux. La circulation et la mobilité des personnes entre les deux pays, la science, les technologies, la culture, la défense, l'environnement, le tourisme, l'agriculture, le commerce et l'industrie sont autant de domaines où les deux partenaires ont des intérêts et des expériences mutuellement bénéfiques. Les deux parties admettent à ce sujet que le volume de leurs relations économiques est appelé à s'intensifier pour être à la hauteur de la symbiose qui caractérise leurs rapports politiques. Les hommes d'affaires et les entreprises des deux pays sont explicitement exhortés à profiter des facilités d'investissement et de partenariat mises en place de part et d'autre. Il est clair que l'Afrique du Sud et l'Algérie peuvent aisément constituer un bel exemple d'intégration économique pour l'UA (Union africaine). La participation algérienne au Mondial sud-africain (11 juin-11 juillet) constitue une belle circonstance pour le contact direct et le rapprochement effectif entre les deux communautés. Le football, passion partagée entre les deux peuples, peut aussi étendre l'arc-en-ciel entre Alger et Johannesburg. K. A.