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Bouteflika trace les contours d'un partenariat stratégique entre les deux ensembles régionaux Dans son discours lors du 2ème sommet Afrique-Amérique latine au Venezuela
Photo : APS De notre envoyé spécial au Venezuela Kamel Amghar La démocratisation de la gouvernance mondiale à travers une réforme approfondie des missions de l'ONU et un assainissement des systèmes économique et financier, la lutte contre les facteurs du changement climatique, la consolidation des efforts entrepris pour garantir la sécurité alimentaire mondiale, ainsi que le tarissement des sources de financement du terrorisme et du crime organisé, voilà les quatre maîtres mots du message délivré par le président Abdelaziz Bouteflika au second sommet Afrique-Amerique latine qui s'est achevé dans la soirée d'hier à l'île Margarita au Venezuela. S'adressant à près d'une soixantaine de délégués des deux continents, dont 28 chefs d'Etat (20 Africains et 9 Latinos), le chef de l'Etat algérien a dressé un état des lieux peu reluisant du contexte mondial dans lequel intervient cette rencontre, avant d'exhorter des interlocuteurs à privilégier la coopération Sud-Sud pour mieux résister aux contrecoups de cette grave conjoncture mondiale. «Cette crise vient rappeler l'impérieuse nécessité d'une participation effective et équitable de nos deux ensembles régionaux, non seulement aux mesures destinées à surmonter les difficultés actuelles, mais également à la redéfinition même de l'architecture économique et commerciale internationale», préconise Abdelaziz Bouteflika, qui souligne que les deux régions en question ne peuvent rester impassibles face aux incohérences et aux conséquences dramatiques de l'ordre économique dominant. «Il est politiquement injuste que, du fait des dysfonctionnements sur lesquels nos pays n'ont aucune emprise ou responsabilité, les efforts colossaux que chacun de nous a déployé pour son développement puissent être annihilés et que les moyens fournis pour tendre vers la réalisation des OMD [Objectifs du millénaire pour le développement] deviennent sans effets», tient-il à souligner encore, en appelant les pays industrialisés à assumer toutes leurs responsabilités à ce sujet, en réparant, d'une manière ou d'une autre, les préjudices injustement causés aux nations du tiers-monde. Les pays du Sud ont été aussi interpellés, par la même occasion, pour se serrer les coudes afin de relever «les multiples défis du développement dans les domaines de l'énergie et des mines, de la santé, des infrastructures, des ressources en eau, des transports, du commerce, de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire, ainsi que la lutte contre la pauvreté».Au sujet des questions environnementales, le président Bouteflika a fortement insisté sur la contribution cruciale des écosystèmes de l'Afrique (les forêts du bassin du Congo) et de l'Amérique du Sud (Amazonie) dans l'effort de réduction des effets du changement climatique. A ce propos, il a appelé les participants au sommet à unifier leur position lors de la 15ème conférence consacrée à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue à Copenhague au mois de décembre prochain. Plaidant pour une solidarité plus agissante et un rapprochement concret des positions entre l'Afrique et l'Amérique du Sud sur la scène internationale, l'Algérie, à travers le président Bouteflika, milite franchement pour un partenariat stratégique et mutuellement profitable entre les deux ensembles régionaux. «La coopération dans le domaine de l'énergie, et en particulier celui des hydrocarbures, devrait constituer un fort levier pour asseoir notre développement et dynamiser son financement», spécifie le président algérien, en ajoutant que de nombreux autres secteurs comme l'agriculture, l'industrie agroalimentaire, la santé, les technologies, l'environnement et les énergies nouvelles sont aussi de nature à donner un contenu concret et fructueux à cette coopération Sud-Sud. «En renforçant leurs capacités propres et en développant un partenariat solide entre elles, l'Afrique et l'Amérique du Sud contribueront ainsi, de manière concrète, à l'instauration des nouveaux équilibres internationaux, nécessaires à la stabilité et à la prospérité partagée dans le monde», anticipe-t-il avant de déborder sur la nécessité d'une meilleure coordination des efforts déployés par les deux parties dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Dans ce dossier précis, une invite a ét élancée aux Latinos pour soutenir au niveau onusien la résolution de l'UA qui criminalise les payements de rançons aux preneurs d'otages. Une mesure destinée à vider les caisses des hors-la-loi et des criminels. Quatre dossiers, concrets et prioritaires, qui ont visiblement gagné l'adhésion des membres du sommet. K. A. Bouteflika à Cuba pour une visite de travail de trois jours A l'invitation de son homologue cubain, Raul Castro, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se rend aujourd'hui à Cuba pour un voyage de travail et d'amitié qui durera trois tours. Apres New York et Porlamar (île vénézuélienne de Margarita), le chef de l'Etat poursuit son long périple américain à la tête d'une importante délégation ministérielle. Liés par des relations historiques et politiques très fortes, les deux pays entretiennent d'excellents rapports et coopèrent dans plusieurs domaines. Il faut également ajouter que les positions des deux Etats se rejoignent sur plusieurs dossiers internationaux. Cette visite s'inscrit évidemment dans le cadre de la réaffirmation des liens d'exception entre Cuba et l'Algérie, et constitue une autre étape dans l'approfondissement constant du partenariat privilégié dans de nombreux secteurs d'activité. Notons, à ce propos, que la coopération technique entre les deux parties touche des secteurs aussi divers que la santé, le sport, l'agriculture, l'environnement ou le tourisme. Le président Bouteflika et son hôte, Raul Castro, feront, à l'occasion, le point sur les échanges et la coopération bilatérale entre les deux pays, et examineront les perspectives de leur développement à court et moyen terme. Ils échangeront aussi leurs points de vue sur nombre de questions régionales et internationales d'intérêt commun.