De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le sujet aurait très certainement été plus intéressant si, au cours du dernier rendez-vous de «l'Espace culturel du mardi» qu'organise bimensuellement la direction de la wilaya de la culture avec pour invités deux universitaires, en l'occurrence Hosni Boukerzaza et Wassila Benkara Mostepha, il n'avait pas été quelque peu escamoté par ces derniers qui évoquaient, d'une part le derby local constantinois en tant que vecteur de folle passion populaire et en s'étalant par la suite sur le parcours des deux clubs lors de la saison sportive 2008/2009. Les diverses statistiques collectées autour cette période dans une enquête auprès d'un échantillon, arbitrairement représentatif, étaient invraisemblables. Et ça n'en devient que plus grave du fait qu'ils aient puisé une partie de leurs données dans le site du Club sportif constantinois (CSC), lequel ne peut rester qu'un site monté et géré par des supporters, ce qui, du coup, rend le contenu des informations improbable et biaise de fait la réalité, voire l'authenticité et l'objectivité dont devrait se prévaloir tout travail universitaire élaboré. Par ailleurs, en tant que phénomène de société aux multiples facettes, la discipline sans doute la plus pratiquée et la plus prisée à travers le monde a fait l'objet d'une communication qui s'est voulue des plus accessibles aux personnes présentes, exception faite de l'exercice lapidaire réalisé autour des deux clubs locaux et à un degré moindre du phénomène sociologique conséquent inattendu qu'aura généré, presque une année durant, l'équipe nationale algérienne à mesure qu'elle avançait dans les éliminatoires CAN/CM. Les confrontations directes, voire par adversaires interposés entre la sélection de notre pays et celle égyptienne ayant forcément constitué le point d'orgue d'une lame de fond nationale inattendue parce que fédératrice de tout un peuple autour d'un sport par essence populaire et d'un groupe auquel s'identifiait l'ensemble des Algériens ou du moins leur majorité. Néanmoins, la démonstration était peu convaincante en ce sens que le spectateur averti, sinon celui qui aurait vécu de bout en bout les péripéties des deux dernières rencontres et il est difficile de ne pas en connaître, aurait de lui-même eu l'impression qu'il ne faisait que relire tout ce qui a été écrit dans les différents titres médiatiques que ne manqueront pas d'ailleurs d'évoquer les deux universitaires. Ce qui, quelque part, ne pouvait que réduire la dimension intellectuelle du travail effectué, d'autant plus que, s'agissant du football mondial, rien n'est, du moins depuis l'avènement de l'Internet, inaccessible. Mieux, tout s'obtient dans les détails en un ou deux clics. Par ailleurs, les deux animateurs de la rencontre sont allés trop vite en besogne lorsqu'ils ont affirmé que le CSC a été créé en 1998 alors que la FIFA elle-même n'est née que six années plus tard. Il est vrai que Mlle Wassila Benkara Mostepha affirme avoir puisé, encore, ses informations dans un livre écrit par… un ancien dirigeant du club aux couleurs Vert et Noir. En affirmant tout autant que, pour la saison 2008/2009, les deux clubs ont permis aux différents acteurs gravitant autour du football, des recettes ou des dépenses, c'est selon, à hauteur de 350 millions de dinars, celle-ci semble s'être laissée aller allègrement aux déductions faciles et rapides diluant ainsi l'aspect rigueur qu'aurait exigé un sujet capital à plus d'un titre, d'autant plus qu'il est le sujet de l'heure, le football n'étant plus seulement un sport mais un phénomène social par l'extraordinaire engouement populaire qu'il suscite, culturel par l'affirmation identitaire, politique par les récupérations qui en sont faites, économique par la masse d'argent qu'il permet de brasser. Aux questions posées, les réponses étaient loin d'être convaincantes.