A l'instar des autres pays, l'Algérie célèbre la Journée mondiale sans tabac, demain lundi, en organisant une série d'activités. Le laboratoire pharmaceutique Pfizer Pharm Algérie prévoit demain, 31 mai 2010, une journée portes ouvertes sur le thème «stop à la pause cigarette», au profit des 1 200 cadres et employés de la tour Algeria Business Center, à proximité de l'hôtel Hilton. L'objectif de cette manifestation est de sensibiliser les fumeurs aux risques qu'ils encourent en grillant une cigarette et de les aider à arrêter de fumer. Il est programmé également la projection d'un film sur l'addiction à la cigarette ainsi que la distribution de prospectus sur comment se faire aider et accompagner dans la lutte antitabac pour arriver à se défaire de cette habitude mortelle, nuisible aux fumeurs et à leur entourage. Les appels sur le danger du tabagisme et la nécessité de lutter par tous les moyens contre ce fléau mortel se multiplient. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 3 personnes sur 4 veulent arrêter de fumer. Cependant, la majorité des tentatives pour arrêter se feront par une démarche personnelle. Or, des études ont démontré que le pourcentage de réussite de cette méthode est inférieur à 5%. Ainsi, selon une étude à très grande échelle menée en Afrique et au Moyen-Orient, portant sur les attitudes des fumeurs à l'égard du tabagisme et l'arrêt du tabac, 77% des fumeurs croient que seule une démarche personnelle permet à une personne d'arrêter définitivement. L'étude, sponsorisée par Pfizer pleinement engagé dans la lutte antitabac et conduite par IMS Health a prouvé qu'un fumeur moyen tente d'arrêter environ 3 à 4 fois, principalement grâce à sa volonté. Il a été révélé que le rôle du médecin est primordial, en aidant les patients à s'engager sérieusement, ce qui accroît les chances d'arrêter de fumer. D'après l'organisation onusienne, des études prouvent que même de brefs conseils de la part de professionnels de la santé peuvent augmenter les taux d'abstinence au tabac et ce, jusqu'à 30%. Cette étude d'envergure a également indiqué que, tandis que la majorité des fumeurs (74%) considèrent que le tabagisme est une dépendance et que 68% croient qu'un professionnel de la santé tel que leur médecin a sa part de responsabilité en contribuant à les aider à arrêter, très peu de fumeurs, seulement une minorité de 30% ont eu une discussion sérieuse avec leur médecin au sujet du tabagisme et des traitements à suivre pour arrêter. La nicotine dans le tabac provoque une forte dépendance, souvent entraînant les fumeurs à développer une addiction autant physique que psychologique. C'est pourquoi beaucoup de fumeurs, en dépit de leurs meilleures intentions, n'arrivent pas à surmonter l'état de manque ni même à arrêter. «Même lorsque les fumeurs dépassent leur addiction, les rechutes sont très fréquentes», est-il signalé. L'OMS rappelle d'autre part que la cigarette est le seul produit en vente libre qui, une fois directement consommé, tue la moitié de ses consommateurs. A. B. Le Pr Nafti met en garde contre la propagation de la consommation de la chicha Le phénomène de la chicha inquiète les spécialistes. Le Pr Salim Nafti, spécialiste des maladies respiratoires et pulmonaires, a mis en garde, dans une déclaration à l'APS, contre la propagation de la consommation de la chicha ces dernières années en Algérie. Selon lui, «les salons de thé à chicha, une pratique étrangère à la société algérienne, ont fleuri dans les grandes villes et de plus en plus de jeunes s'y adonnent à domicile». Si certains estiment que la consommation de la chicha est une source de jouissance qui s'exprime dans une ambiance conviviale, les spécialistes de la santé affirment que l'usage du narguilé est dangereux pour la santé des fumeurs. Dans un rapport adressé à de nombreux pays où la chicha est très répandue, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre ce type de tabac, soulignant qu'il constitue un risque sanitaire sérieux aussi bien pour le fumeur actif que pour les autres personnes exposées à la fumée. Selon l'OMS, le tabac adouci et aromatisé utilisé dans un narguilé peut constituer une porte d'entrée au tabagisme pour un certain nombre de fumeurs, particulièrement des jeunes qui, sans cela, n'auraient jamais commencé à fumer. Les spécialistes affirment que fumer de la chicha est plus nocif que fumer la cigarette, précisant que la quantité de fumée prise avec une chicha est beaucoup plus importante qu'avec une cigarette. La fumée de chicha est composée de substances toxiques et cancérogènes comme le monoxyde de carbone (CO) et le goudron. La chicha, explique le Pr Nafti, est une pipe orientale à long tuyau flexible dans laquelle la fumée passe par un vase rempli d'eau qui ne filtre qu'une faible part des substances nocives de la fumée du tabac. Le tabac utilisé dans ces pipes à eau est composé de 28% de nicotine et d'environ 70% d'arômes de fruit, rendant la fumée qui s'en dégage si suave. La fumée d'une chicha, c'est autant de pollution au CO2 que 17 à 52 cigarettes et autant de goudron que 27 à 102 cigarettes. R. S.