Le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, affiche sa disponibilité à ouvrir le dialogue avec les syndicats du secteur. «Je suis un homme de dialogue. Je suis ouvert à toutes les discussions, avec tous les syndicats du secteur», a-t-il déclaré, hier à Alger, à l'ouverture de la cérémonie de célébration de la Journée mondiale sans tabac 2010, organisée cette année sous le thème : «tabac et appartenance sexuelle, la question du marketing auprès des femmes». L'ancien ministre de la Solidarité nationale affirme que sa nomination à la tête du département de la santé est un grand privilège et «un grand honneur pour moi d'être chargé de cette mission. Le secteur de la santé est très sensible et très lourd mais le président Bouteflika ne me l'a pas confié sans me donner les moyens. Nous allons relever les défis ensemble, la main dans la main». Et le représentant du gouvernement d'insister sur la nécessaire implication de tous les travailleurs du secteur, ainsi que des représentants du mouvement associatif. «Le ministre n'y arrivera pas seul. Je ne pourrai pas faire grand-chose sans votre aide (maîtres assistants… et autres personnels) et aussi l'aide du mouvement associatif», soutient M. Ould Abbes. Concernant l'événement du jour, le ministre rappellera que des textes de loi contre le tabac existent : 17 décrets et circulaires. Aussi, l'Algérie est signataire de la convention-cadre pour la lutte antitabac, qui sera évaluée, au mois de novembre prochain, par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'où la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation et de cibler un plus large public parmi les fumeurs hommes et femmes. Ce sont les femmes qui intéressent particulièrement les représentants de l'OMS vu que la cigarette est devenue «une pratique féminine à la mode», avec tout ce que cela engendre comme effets nocifs sur la santé de ces femmes et de leurs enfants. Les représentants de l'OMS expliquent ce phénomène par un autre : le marketing de l'industrie du tabac. Un dernier rapport de l'OMS, intitulé «Les femmes et la santé : la réalité d'aujourd'hui, le programme de demain», montre que la publicité en faveur du tabac cible de plus en plus les jeunes filles. Il ressort des données de 151 pays qu'environ 7% des adolescentes contre 12% des adolescents, fument. Dans certains pays, il y a presque autant de filles que de garçons qui fument. En application du programme de l'organisation mondiale, des campagnes de sensibilisation seront donc organisées à différents niveaux. «Nous n'hésiterons pas à montrer des images choquantes… Nous devons œuvrer pour un environnement sans tabac», lance le ministre. K. M.