De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Un millier d'associations, des subventions, des «apparitions» ponctuelles et occasionnelles, des présidents inamovibles, pas de bilans, pas d'activités et même pas de siège connu, telle est la situation du mouvement associatif à Annaba. Un mouvement qui brille par son absence ou plutôt par sa présence lors des manifestations officielles pour se mettre en avant et faire allégeance au pouvoir en place. Le prix à payer est, pour la plupart de ces associations censées inventorier les problèmes des citoyens et les transmettre aux élus et décideurs locaux, la perte de crédibilité auprès des habitants qui savent que ces «coquilles» et leurs présidents ne font que régler leurs problèmes et ceux de leurs proches au détriment de ceux des cités et quartiers qu'ils sont censés représenter et défendre. Les citoyens n'y croient plus et préfèrent les ignorer pour se prendre eux-mêmes en charge, quitte à recourir parfois à de violentes manifestations pour exprimer leur refus et leur mécontentement. Les associations dites culturelles, à part les manifestations à l'occasion de tel ou tel événement historique ou religieux pour lequel elles préparent un semblant d'activité limitée juste pour se montrer aux responsables locaux, sont plongées dans une profonde léthargie et ne prennent aucune initiative pour relancer l'activité culturelle et la maintenir. Pourtant, ces associations «fantômes» sont toujours présentes quand il s'agit de subventions ; elles défendent bec et ongles «leurs droits» et sont intraitables sur la question. Cette situation a été récemment examinée de près par la direction de la réglementation et des affaires générales résolue à mettre de l'ordre dans ces formes d'organisation en vue d'un assainissement total de ses fichiers. Ainsi, 495 associations, tous types confondus, qui n'ont jamais présenté de bilans et qui n'ont jamais activé sur le terrain ont été proposées à la dissolution et leurs dossiers ont été transmis à la justice qui se prononcera sur leur cas. Déjà en 2009, pas moins de 48 associations «activant» sur le territoire de la wilaya de Annaba ont été dissoutes et une trentaine ont reçu une notification émanant des services de la DRAG leur signifiant la cessation de toute «activité». «Pour le reste, nous confie un fonctionnaire au niveau de la wilaya, nous suivons de près l'évolution de la situation, il s'agit de contrôler ces associations de façon permanente pour s'assurer des activités qu'elles mènent sur le terrain. Si le bilan annuel n'est pas présenté à la fin de l'exercice, la procédure de dissolution sera mise en branle.» M. R. Promenade Rezgui Rachid (Ex-Saint Cloud) Bruits de pioches et de pelles La promenade de la plage Rezgui Rachid (ex-Saint Cloud) à Annaba est de nouveau vandalisée et martyrisée par les marteaux piqueurs, les pelles, les pioches et autres outils pour, dit-on, en reconstruire une autre plus belle, plus moderne avec un éclairage plus approprié. Les travaux ont débuté comme à l'accoutumée au mois de mai, à l'approche de la saison estivale qui sera lancée dans quelques jours, des travaux qui traînent en longueur au grand dam des citoyens venant qui pour faire un jogging matinal, qui pour sentir l'air marin ou encore pour se dégourdir les jambes tout en admirant le bleu de la Méditerranée juste à quelques mètres. Poussières, déchets de matériaux de construction, bouts de ferraille qui dépassent, bruits insupportables et autres désagréments font fuir les promeneurs qui préfèrent aller ailleurs.«C'est vraiment incroyable, nous déclare un habitant du coin ; chaque été, c'est la même chose, on ordonne les travaux juste à cette période de l'année. Pourtant, ils ont 9 mois pour le faire, c'est à croire qu'ils sont inconscients ou bien qu'ils le font à dessein. La saison estivale va être compromise avec tous les chantiers qu'ils ont lancés, que ce soit à la corniche ou ailleurs en ville.» Mais ces remarques faites par ce citoyen qui s'inquiète de cette situation, les responsables locaux n'en ont cure ; les travaux continuent, continuent… Peut-être qu'on en ordonnera d'autres… M. R. Station de taxis de Sidi Brahim Saleté et désagréments La station de taxis interurbains de Sidi Brahim est dans un état lamentable, une dégradation qui dure depuis plus de 20 ans sans que cela inquiète ni les élus, ni le syndicat des chauffeurs de taxis et encore moins la direction des transports. Le passager qui arrive dans cette station est tout de suite frappé par la saleté des lieux : des sachets qui traînent un peu partout, des bouteilles d'eau minérale jetées par terre, des ordures de toutes sortes jonchant les quais et des taxis, pour la plupart de vieux tacots datant de plus de 20 ans. Les bancs métalliques des abris sont rongés par la rouille, et de leurs dossiers dépassent des bouts de ferraille qui en ont blessé plus d'un. Des baraques aux toits de tôle dressées juste en face servent de cafétérias et de fast-foods où l'on prépare des plats douteux que le pauvre voyageur affamé ingurgite à la va-vite pour ensuite souffrir d'intoxication. Des locaux sans portes, non éclairés et avec de gros bidons tout rouillés remplis d'eau sale servent de toilettes ; à l'intérieur un semblant de lavabo tout sale avec un bout de savon sert de lave-mains. Hiver comme été, il n'y a à vrai dire pas d'endroit pour s'abriter, la toiture métallique des quais laisse passer les rayons du soleil et chauffe, transformant les lieux en fournaise ; les jours de pluie, c'est encore pire, les passagers sont trempés jusqu'aux os et sont obligés de courir pour s'abriter ailleurs. Outre ces désagréments et passé 16 heures, les prix des places toutes destinations sont doublés et les voyageurs contraints et forcés ne peuvent que se résigner, l'essentiel pour eux étant de rentrer.