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Me Ksentini suggère la création de juridictions spécifiques pour la protection des enfants Affirmant que la réconciliation nationale a atteint tous ses objectifs
Photo : Riad Par Amar Rafa Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, Farouk Ksentini, a indiqué qu'il remettra dans quelques jours au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, son rapport annuel. Celui-ci suggère la mise sur pied de juridictions spécifiques pour traiter les affaires liées aux enfants, tels les enlèvements, les kidnappings qui s'apparentent, selon Me Ksentini, à «des actes de terrorisme». L'invité de la Chaîne III, hier, soit à deux jours de la Journée internationale de l'enfance, a précisé que «la caractéristique de cette juridiction, ce qui nous importe, sera celle de prononcer des jugements, des décisions et des peines infamantes à l'encontre de l'auteur des violences contre les enfants, ce qui est infamant et singulier, parce qu'il est déshonorant. Et je pense que nous devons insister sur cet aspect». Car, argue-t-il, «les enfants sont une catégorie de personnes extrêmement fragiles. Un enfant par définition ne peut se défendre de lui-même. Il faut donc l'aider au maximum». Me Ksentini estime que «des efforts doivent être faits aux plans juridique, judiciaire et de la réflexion pour que l'enfant soit totalement protégé dans notre pays».D'autre part, le président de la CNCPPDH, qui abordera la question, a estimé que «la réconciliation nationale, portée par la charte de 2005 et adoptée par référendum, a atteint tous ses objectifs». «L'opération était lourde et coûteuse pour l'Etat. La réconciliation nationale a fait l'unanimité dans le pays», a-t-il affirmé.Il a étayé ses dires par le fait que les familles des disparus ayant refusé les indemnisations de l'Etat sont une minorité. «Ils sont moins d'une centaine. On ne peut pas imposer une indemnisation. Sur cette question, tout ce qui était possible a été fait. Plus de 95% des familles des disparus ont accepté les indemnisations.» Le nombre officiel de personnes victimes de disparition forcée est de 7 200, a-t-il dit, se basant sur les chiffres de la Gendarmerie nationale. Il a par ailleurs confirmé l'invitation par l'Algérie de rapporteurs spéciaux de l'ONU sur les droits de l'Homme, expliquant que «cette invitation a tardé à venir. Ces rapporteurs auraient pu venir plus tôt. Certains étaient montés contre l'Algérie». Enfin, Farouk Ksentini a plaidé pour l'abolition de la peine de mort en Algérie. «Il faut se montrer patient car il s'agit d'un combat», a-t-il soutenu. Il s'est dit favorable au retrait de leur famille des enfants maltraités par «des parents indignes».