Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensaber La collecte et le traitement des déchets solides à Tlemcen constituent l'une des préoccupations majeures des municipalités. L'augmentation de la population urbaine et la demande croissante des biens de consommation ont favorisé une progression du taux de production des déchets par habitant, menaçant ainsi sérieusement le cadre de vie des citoyens. L'élimination de ces déchets nécessite l'utilisation du compostage considéré comme l'une des alternatives particulièrement bien adaptées, car adaptant développement économique et préservation de l'environnement. Cependant, malgré l'existence d'un centre d'enfouissement technique (CET) à Saf Saf, qui traite plus de 70 000 tonnes de déchets par an, et celui de Aïn Youcef, en parcourant les différentes villes et grandes agglomérations de la région, on peut observer la multiplication des décharges sauvages, les rejets d'ordures ménagères dans les oueds, dans les forêts, donnant l'image d'un milieu sérieusement agressé par la pollution et l'incivisme. Car, parmi les premières causes de cette pollution, il y a le comportement incivique de certains citoyens qui jettent leurs ordures là où ils se trouvent et n'importe où. Pourtant, les autorités locales ont consenti d'énormes efforts pour éradiquer ces décharges sauvages, à travers les 53 communes que compte la wilaya de Tlemcen, et ce, à travers la mise en place des schémas directeurs de gestion des déchets solides urbains et assimilés qui sont au nombre de six pour toute la wilaya. Selon la direction de wilaya pour l'environnement, ces schémas sont achevés pour 16 communes constituées en 4 groupements urbains, à savoir Tlemcen, Maghnia, Ghazaouet, Nedroma et Remchi. Ces plans de gestion ont été validés pour les trois premiers groupements cités englobant 12 communes. Dans ces communautés urbaines, la prospection d'un site avantageux pour l'implantation de l'installation de traitement, est terminée pour deux d'entre elles à savoir celle du grand Tlemcen et celle de Maghnia-Hammam Boughrara. Les schémas des régions des Hauts Plateaux de la wilaya ainsi que celui de Honaïne sont, eux, en cours. Evidemment, l'application de ces schémas nécessite l'instauration de relations de complémentarité entre les communes qui produisent des déchets et ceux qui les gèrent. A court et moyen terme, l'ouverture de nouveaux centres d'enfouissement et d'incinération s'impose comme une solution à adopter pour nombre de communes. A titre d'exemple, à Ghazaouet, le CET de Mezaourou a permis la réduction des nuisances de la pollution, et ce, en garantissant l'enfouissement de 400 000 tonnes de résidus solides actuellement à l'air libre dans la région de cette ville côtière. Autre exemple, le groupement urbain du grand Tlemcen, le plus important de la wilaya, qui est le premier à avoir été doté d'une installation de traitement à travers un centre d'enfouissement technique réalisé à Djebel El Haddid, sur le territoire de la commune de Chetouane. Ce groupement, précise la direction de l'environnement, est constitué des communes de Tlemcen, Mansourah, Chetouane, Amieur et Aïn Fezza, soit 24 localités (5 chefs-lieux et 19 agglomérations secondaires) représentant 27% de la population de la wilaya avec 258 000 habitants. Avec une superficie de 25 ha, les réserves foncières d'enfouissement du CET de Chetouane permettront, à l'horizon 2022, la prise en charge d'un volume de déchets évalué à 1 470 000 tonnes. Ces schémas directeurs de gestion des déchets solides urbains et assimilés qui s'inscrivent dans le cadre du Programme national de gestion intégrée des déchets ménagers, ont pour objectif principal, faut-il le souligner, d'éradiquer les décharges sauvages. Car, malgré les efforts déployés, les déchets solides urbains à travers la région sont constitués par la totalité des résidus produits par les citadins et leurs activités. Pourtant, les services de la commune ont toujours offert leurs services de collecte des ordures ménagères. La question des déchets a d'ailleurs été l'objet de multiples rencontres entre élus et responsables ainsi qu'associations et comités de quartier, avec l'objectif de récupérer les déchets pour les recycler et faire en sorte qu'il n'y ait plus aucun déchet en intervenant à la source, ce qui serait l'idéal. C'est l'idée défendue par une poignée d'écologistes, mais qui est aujourd'hui prise très au sérieux, du moins dans les débats, les réflexions et les projections, en attendant sa concrétisation sur le terrain. A Tlemcen, la gestion des déchets ménagers est perçue comme un problème d'environnement qui constitue aussi une question de développement durable et d'aménagement du territoire. A travers les communes, on constate désormais l'hostilité croissante des populations à l'encontre des activités qui génèrent des nuisances. Aujourd'hui, à Tlemcen, l'ensemble des autorités ont compris que seul un environnement propre peut conduire à un développement durable.