Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Si la ville impliquait et consultait les acteurs, notamment les citoyens et les associations, alors on pourra définir des objectifs en matière de développement durable. Autrement dit, sans eux on ne parviendra jamais au but. En effet, la majorité des actions que la commune met en œuvre concerne le quotidien des habitants, et c'est dans ce sillage que les maires doivent faire le nécessaire en impliquant les citoyens. Selon un président d'APC, il apparaît aujourd'hui primordial d'associer les habitants, les différents acteurs du territoire, d'écouter leurs préoccupations et de partager des objectifs pour construire une ville plus durable et plus prospère. Si à Tlemcen certains élus prennent ces choses au sérieux, bon nombre de responsables locaux ignorent comment on doit communiquer pour attirer les investissements, intéresser les opérateurs économiques et impliquer les citoyens dans les décisions, les choix et les programmes. Selon certains, les écarts de performances en termes de bonne gestion et de gouvernance participative demeurent importants si l'on s'aventure à comparer les expériences des collectivités locales, sous d'autres cieux, à la fois complexes et salutaires. Les maires et les associations, outre les citoyens, doivent travailler dans un cadre de collaboration afin de concrétiser une bonne gestion visant un bon développement local, ce qui donnera une bonne gouvernance participative directe. Cela dit, pas de développement local sans société civile, car des débats riches et diversifiés susciteront de nouvelles dispositions d'esprit, plus volontaristes et «perfectionnistes» de nos maires pour mener à bien un plan d'aménagement intégrant des schémas directeurs urbanistiques, d'éclairage public, de reboisement et d'espaces verts… «La nécessaire coordination entre les élus, les associations et l'ensemble des acteurs dans une synergie profitable au développement local et, par ricochet, au bénéfice des citoyens, est indispensable et un atout pour la commune», dira un maire. Evoquer donc la bonne gouvernance, c'est parler de pouvoir, de relations, de gestion, d'injection d'argent là où il le faut, c'est-à-dire l'existence d'une représentation locale légitime et légalement responsable, ainsi que des domaines de prise de décision spécifiques… «Les manières de bien gérer constituent des terreaux favorables à la bonne gouvernance de tous les espaces existant sur le territoire de la commune», diront des élus, qui précisent que le principal défi pour une gestion efficace et durable des parcs communaux, des espaces et de toutes les ressources, est de sortir du fossé marqué par la négligence et le laisser-aller, avec la nécessité d'impliquer les habitants et, pourquoi pas, créer une boîte à idées au niveau de chaque mairie. Grâce à ce volet, on peut affirmer que la gestion efficiente, efficace et énergique peut sauver la commune et la hisser vers le but fixé. Ainsi, étant donné que les villes sont au cœur des enjeux du développement durable, et considérées comme autant d'éléments moteurs du dynamisme économique, elles doivent également assurer un cadre de vie de qualité pour leurs populations et veiller à limiter les impacts sur l'environnement. Car la durabilité consiste à trouver un équilibre entre trois dimensions : économique, sociale et environnementale, de façon à garantir la viabilité à long terme des systèmes urbains. Côté APC, ces dernières, par l'intermédiaire de leurs administrations, sont les principales garantes institutionnelles de la durabilité des systèmes urbains. Elles sont notamment responsables de la gestion et de la mise à disposition des habitants et des entreprises d'un certain nombre de ressources, d'infrastructures, de biens et de services, essentiels au bon fonctionnement des activités urbaines. On pense en particulier à certaines ressources dont la gestion pose aux municipalités des défis particulièrement aigus en termes d'impact écologique, d'équilibre économique et d'équité sociale : distribution de l'eau et assainissement, occupation du sol et urbanisme, déchets, transport, logement. Ainsi, l'entrée de la notion de développement durable dans la vie politique locale doit connaître de nombreux domaines d'intervention, chacun d'entre eux ayant à voir avec le développement durable sur tous les plans, notamment en matière de transports, de gestion des déchets, de lutte contre l'urbanisation anarchique… et seul un dialogue véritable avec les citoyens est nécessaire pour le bien-être de la ville, car, sans démocratie participative décisionnelle, aucun progrès véritable ne pourra se faire. En effet, organiser des forums, faire circuler des questionnaires et publier des études sont de bons moyens de responsabiliser les citoyens et associations sur les questions de développement durable et, chaque fois que possible, favoriser la participation des citoyens à la prise de décision. C'est aux élus de démontrer que le service public permet de satisfaire l'intérêt général et rend transparente la gestion de ces services, et c'est en impliquant les citoyens qu'on a une chance d'y arriver. Par la sensibilisation, la communication et l'information, il faut leur permettre de faire de la commune ou de la ville un lieu où il fait bon vivre.