De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La protection de l'environnement est devenue depuis plusieurs années l'une des préoccupations de l'ensemble des pays du monde et de nombreuses politiques ont été entreprises selon les moyens financiers et l'état de l'environnement à protéger. L'Algérie à travers la politique engagée par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a mis en place une batterie de lois encadrant l'environnement dans lequel vit l'être humain. Ces dispositions comptent également renforcer l'aménagement du territoire, lequel accorde une attention particulière à la protection de l'environnement et ce, depuis que les villes se sont développées d'une manière rapide influant par la suite sur l'espace urbain et rural. Cette forme d'urbanisation a, en effet, eu des conséquences négatives sur le fonctionnement et la gestion des villes. Cette situation a contribué à l'apparition d'un milieu urbain très pollué marqué, entre autres, par une mauvaise gestion des déchets ménagers qui enlaidissent le paysage des villes et particulièrement des grands quartiers et des périphéries des agglomérations. Même les terres agricoles n'ont pas échappé à cette pollution qui, dans leur cas, a un impact sur la qualité de la production agricole. L'apparition de nombreuses décharges sauvages a obligé les autorités à réfléchir davantage pour instaurer une bonne gestion de ce volet très important. La mise en œuvre du Programme national de gestion des déchets solides municipaux (PROGDEM) introduit graduellement par le ministère de l'Environnement vise l'application de la nouvelle politique environnementale urbaine, laquelle s'articule sur l'éradication des décharges sauvages, l'organisation de la collecte et le transport de ce genre de déchets d'une manière permettant la protection de l'environnement. Cela se fait par la réalisation des centres technique d'enfouissement dans l'ensemble des wilayas du pays. Ce programme, financé également par la conversion de la dette italienne en projets d'investissement publics, a permis de lancer des opérations portant sur la réalisation d'études de schémas communaux de gestion des déchets ménagers et assimilés ainsi que des centres techniques d'enfouissement de différents types. Il est prévu aussi la réalisation de déchetteries, de centres de tri et l'acquisition des moyens de collecte et de transport. Les objectifs de ce programme consistent à assurer la préservation de l'hygiène publique et la propreté des agglomérations, l'amélioration du cadre de vie du citoyen et la protection de sa santé, l'élimination saine et écologique des déchets et la valorisation des déchets recyclables. Il prévoit, entre autres, la création de postes d'emploi dans ce secteur. Il est également question de procéder à la fermeture et à la réhabilitation des décharges sauvages lors de l'application de ce grand programme. Mais si le contenu de ce programme est prometteur d'une gestion efficiente des déchets ménagers, il semble que, sur le terrain, il reste encore à faire, et ce, malgré l'engagement de quelques actions. La wilaya de Aïn Defla où le nombre des décharges sauvages a atteint 160 à travers son vaste territoire durant l'année 2007, s'efforce depuis un certain temps de concrétiser ce programme. 35 décharges contrôlées sont recensées dans cette wilaya et les autorités locales travaillent à adapter leur gestion et organisation aux normes. S'agissant des communes comptant le plus de décharges sauvages, on trouve la commune de Miliana avec 15 décharges, suivie de celle de Arib et de Bordj Emir Khaled avec 13 décharges alors que le nombre varie entre 1 et 10 décharges dans le reste des communes. Cette situation justifie donc l'application du PROGDEM qui a permis aux services de l'environnement de lancer la réalisation d'un centre technique d'enfouissement au niveau de la sortie ouest de la ville de Aïn Defla. Ce centre dont les travaux sont presque finalisés et qui, d'après les services concernés, devra être opérationnel prochainement, permettra l'enfouissement des déchets de nombreuses communes. Mais, il n'est en fait qu'une solution partielle, car, pour l'instant, ce centre est lui-même une source de pollution pour les habitants de la localité de Souaike, d'autant qu'une décharge sauvage a vu le jour tout près. La fumée qu'elle dégage à chaque fois que des inconnus y mettent le feu suscite la colère des riverains, lesquels ne cessent de revendiquer des mesures pour préserver leur santé. Des schémas de gestion des communes ont également été lancés par les services concernés, déterminés plus que jamais à mettre en application toutes les orientations prises par la tutelle. En somme, dans cette wilaya les dispositions de ce programme national sont appliquées par les autorités locales, cependant les objectifs tardent encore à apparaitre d'autant que ce genre de projet nécessite plus de temps pour mettre en place les structures d'accompagnement permettant son fonctionnement.