Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani C'est dans le calme et la sérénité que les candidats au baccalauréat 2010 ont abordé hier les deux épreuves de «langue arabe» et d'«anglais». Ce n'était pas la grande joie mais ce n'était pas, non plus, l'angoisse et l'anxiété. Juste un peu de trac, tout à fait normal pour le premier jour d'un examen national de cette envergure. L'ambiance est partout la même sur tout le territoire national. Mobilisation, appréhension… et optimisme. La préparation psychologique des candidats y est pour beaucoup… malgré les perturbations causées par les deux grèves des syndicats autonomes (trois semaines du mois de novembre et deux semaines du mois de février). A un degré moindre dans certaines wilayas de l'intérieur du pays où le retard à rattraper reste tout de même important malgré les déclarations officielles. «Nous étions près des élèves pendant toute l'année. Nous faisons l'accompagnement psychologique de chaque élève, du début de l'année scolaire jusqu'au jour de l'examen. Nous leur apprenons à réviser les cours sans stress, sans appréhension. Nous leur apprenons à travailler en se détendant», raconte une conseillère de l'orientation scolaire, à la sortie du lycée Emir Abdelkader à Alger. Celle-ci ne devait pas travailler hier mais elle est venue au lycée et est même allée dans d'autres pour voir ses élèves, s'enquérir de leur état psychologique, de leur moral. Un geste qu'elle fait avec plaisir. «C'est un jour très difficile pour nous tous. Un jour décisif», dit-elle, assurant qu'elle n'est pas la seule à agir de la sorte. Au lycée Frantz Fanon, toujours dans la commune de Bab El Oued à Alger, l'ambiance est à l'optimisme. Des candidats de «langues étrangères» se plaignent du fait que les deux sujets de l'épreuve d'arabe ne sont pas à leur portée. Ils sont dans le programme mais «trop compliqués». Deux filles affirment qu'elles ne s'y attendaient pas mais maintenant que l'épreuve est passée, il faut se préparer à celle de l'après-midi et celles des jours suivants. Au passage dans le lycée où il a donné le coup d'envoi de l'examen, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a assuré que tous les moyens humaines et matériels sont mobilisés pour permettre un bon déroulement des épreuves dans les 48 wilayas du pays. Le ministre ne voulait pas avancer un quelconque chiffre sur le taux de réussite mais il s'est montré plutôt optimiste. «Je reste confiant», dit-il. Présent à cette cérémonie, le directeur de l'académie d'Alger-centre, M. Mesbah, affirme que la grève des syndicats autonomes n'a pas eu un grand effet sur ses établissements : «Vu les divergences entre les syndicats, la grève ne nous a pas touchés comme dans les autres régions. Nous avons un retard moindre que d'autres.» Le représentant de l'académie d'Alger-centre assure que les enseignants ont travaillé les samedis matins et les mardis après-midi durant toute la période qui a suivi les vacances de printemps : «Cela nous a permis de rattraper pratiquement tout le retard.» Et ce dernier de signaler que la wilaya d'Alger a contribué avec une somme très importante dans l'organisation des cours de rattrapage. Des cours de soutien, devrions-nous dire, puisqu'ils ne concernent pas seulement les salles d'examen mais toutes les classes dans les trois paliers de l'enseignement : «La wilaya d'Alger nous a donné 3 milliards de centimes pour les cours de soutien.» Ce n'est pas le cas dans de nombreuses autres wilayas du pays où des parents d'élèves expriment leur inquiétude quant à l'avenir scolaire de leurs enfants.