L'Afrique du Sud vibrera à partir de demain au rythme du football. Ce pays sera ainsi, l'espace d'un mois, le centre du monde en accueillant le Mondial 2010, une première pour le continent africain qui tirera profit sans nul doute de cet événement planétaire. Les enjeux économiques de cette Coupe du monde sont, en effet, très importants pas uniquement pour l'Afrique du Sud mais aussi pour toute l'Afrique. L'Afrique du Sud dont les dirigeants se sont fortement mobilisés pour accueillir le Mondial 2010 attendent beaucoup de «la Coupe du monde africaine». Ils espèrent surtout renvoyer une image de ce pays différente de celle qu'a connue le monde récemment mais aussi de celle véhiculée par l'Occident. La réussite de cet événement apportera un grand changement pour le pays arc-en-ciel. Le directeur exécutif du comité local d'organisation du Mondial 2010, Danny Jordaan, l'a d'ailleurs mentionné. Cité par la presse sportive en mai dernier, il dira : «L'enjeu de cette Coupe du monde est d'ériger une Afrique du Sud pour tous, Blancs et Noirs, où chacun, de manière patriotique, peut se sentir fier et marcher la tête haute dans le concert des nations.» En Afrique du Sud, on est certain que les retombées de ce rendez-vous footballistique seront positives, que ce soit en termes d'emplois ou en dépenses des visiteurs étrangers. Que ce soit aussi à court terme ou à moyen terme. Le pays de Nelson Mandela enregistrera des entrées d'argent importantes, notamment à partir des dépenses par les visiteurs étrangers. Le tourisme sud-africain sortira donc gagnant et dopé de cette manifestation sportive mondiale. Les observateurs sont unanimes à ce sujet : «L'impact positif marketing et touristique pour le pays sera très fort.» Les amateurs de la balle ronde sont, en effet, nombreux à avoir mis le paquet pour suivre de près l'évolution de leurs équipes au Mondial 2010 dans un pays connu pour la cherté de la vie. Malgré la crise économique mondiale et le ralentissement de la fréquentation touristique dans le pays, les stades et les hôtels seront pleins. Les agences de voyages sont confiantes et comptent d'ailleurs bien profiter de cet événement international en lançant des packages «spécial Coupe du monde» D'ores et déjà, des chiffres sont avancés concernant les retombées d'un tel événement. La première puissance économique du continent prévoit d'accueillir quelque 450 000 visiteurs pour cet événement international. Ainsi, un bureau d'études européen a prévu environ 7 milliards d'euros de retombées. A noter aussi que, depuis quelques années, les sponsors et les partenaires se bousculent pour l'événement dont l'organisation a coûté cher au pays hôte, des sommes très importantes ayant été dépensées pour la rénovation et les constructions des infrastructures sportives. A ce sujet, rappelons que le gouvernement sud-africain a dépensé près de 300 millions d'euros pour l'aménagement des stades, et environ 1 milliard d'euros dans le développement d'un réseau ferroviaire capable de relier les grandes villes du pays. Qu'en est-il des retombées à long terme ? En réponse à cette question, les prévisions sont positives. «Les fans de football ne sont pas une cible pour nous, mais cela va surtout braquer les projecteurs sur l'Afrique du Sud. C'est pour le futur que c'est important», a affirmé en mai dernier un représentant d'une agence de voyages à Jeune Afrique qui avait consacré un numéro spécial aux enjeux de la Coupe du monde 2010. Pour sa part, le comité du tourisme sud-africain table l'année prochaine sur 10 millions de visiteurs. Il espère renouer, grâce à la Coupe du monde, avec une croissance du tourisme sud-africain de 5,5%. Le continent africain espère aussi tirer des bénéfices de ce rendez-vous mondial. Ce sera l'occasion de donner une autre image de l'Afrique en dehors des disparités sociales et de la misère. Cela permettra sur un autre plan d'attirer l'intérêt sur ce continent qui regorge de richesses naturelles et de potentialités économiques. S. I.