Unanimement condamnée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, l'annonce de la mise sur pied d'un «gouvernement provisoire kabyle» à Paris continue de susciter les réactions de désapprobation et de rejet, en raison du caractère saugrenu et inutile d'une action isolée et de surcroît vouée à l'échec, si elle n'est pas déjà mort-née. Après les deux principaux partis de Kabylie, le FFS et le RCD, c'est au tour de la société civile d'apporter sa contribution à cette polémique. Ainsi, la coordination nationale des enfants de moudjahidine a condamné hier dans un communiqué les déclarations de Ferhat Mehenni. Elle s'interroge sur la pertinence et le timing d'une telle déclaration, demandant à M. Mehenni de revoir sa copie et de revenir à la raison car la France qui l'abrite fait des efforts considérables pour faire et maintenir son unité avec ses voisins européens malgré les différences de cultures, de langues et de religion ; elle ne peut te conseiller le contraire. Et de conclure : «La Kabylie est une partie intégrante non seulement de la continuité territoriale mais plutôt de l'identité algérienne, qui ne peut exister sans elle.» Ces déclarations de la société civile interviennent après celles des deux principaux partis politiques représentés en Kabylie, à savoir le FFS et le RCD, qui ont condamné l'annonce du chantre de l'autonomie. «Personnellement, je suis contre l'autonomie parce qu'elle n'est pas destinée à l'ensemble des régions d'Algérie. Les autres régions ne sont pas si bêtes que cela si elles ne la revendiquent pas, bien au contraire !» a déclaré Saïd Sadi, selon lequel «si le MAK continue comme ça, il va finir par détruire et émietter l'Algérie avec son projet débouchant inéluctablement sur une impasse suicidaire». Pour sa part, le chef historique du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, a dénoncé la proclamation d'un gouvernement provisoire de Kabylie, par le président du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) Ferhat Mehenni, qualifiant la démarche de «menées aventureuses» mettant «en péril l'unité du pays». D'un autre côté, le porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point de presse tenu mardi, s'est interrogé sur l'impact de l'annonce du mouvement sur les relations algéro-françaises. Elle a réaffirmé l'attachement de la France à la qualité des relations entre les deux pays. «Nous sommes attachés à la qualité de nos relations avec l'Algérie dans l'esprit des déclarations du président de la République au sommet Afrique-France de la semaine dernière. Notre souhait est de travailler au renforcement de ces relations», a-t-il affirmé. Le porte-parole du quai d'Orsay a ajouté : «Nous sommes également attachés à la souveraineté territoriale de l'Algérie, dans ses frontières internationales reconnues.» Et de rappeler enfin que «la spécificité culturelle kabyle a été reconnue comme telle par les autorités algériennes, qui ont reconnu à la langue kabyle le statut constitutionnel de langue nationale en 2002». Une délégation du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), tient-on à rappeler, a été reçu le mardi 23 mars au Quai d'Orsay, ministère français des Affaires étrangères, par Mme Legendre, chargée de la section Algérie. A. R. Coordination nationale des enfants des moudjahidine Nous condamnons fermement, nous enfants et dignes héritiers de ceux qui ont pris les chemins de la lutte armée à la main pour reconquérir l'indépendance du pays ainsi que son unité, les dernières déclarations irresponsables de Ferhat M'henni qui portent atteinte à la sacro-sainte unité du pays et de la nation algérienne, tout en se posant la question sur la pertinence et le timing d'une telle déclaration alors qu'aucun événement ni conjoncture ne plaident dans cette optique, si ce n'est la persistance de l'Algérie à demander à la France son devoir de mémoire et de reconnaître ses erreurs et crimes coloniaux ainsi que de s'en excuser.Notre organisation demande à M. M'henni de revoir sa copie et de revenir à la raison car la France qui l'abrite fait des efforts considérables pour faire et maintenir son unité avec ses voisins européens malgré les différences de cultures, de langues et de religions, elle ne peut te conseiller le contraire, il ne faut pas être dupe ni être le pantin des intérêts extra nationaux ou des intelligences malveillantes pour avancer de telles inepties car la nation algérienne restera toujours unie quels que soient les défis et notre histoire est là pour en témoigner, la Kabylie est une partie intégrante non seulement de la continuité territoriale mais plutôt de l'identité algérienne, qui ne peut exister sans elle. Le président : Ouahib Layachi