La participation de la sélection nationale au Mondial, qui se déroule en Afrique du Sud, est vécue comme un important événement par les Algériens. La presse nationale n'est pas en reste, tant il est vrai que personne ne peut se mettre à l'écart. Décidément, le sujet est sur toutes les lèvres, et partout. La frénésie du football a gagné les rédactions de titres nationaux qui se sont toutes mises derrière les Verts, qu'elles ont accompagnés tout au long des étapes de qualifications, jusqu'à la préparation du rendez-vous africain. L'événement est élevé au rang d'intérêt national. De soutien à une cause nationale. Conséquence : lecteurs et téléspectateurs ont pu suivre jusqu'aux derniers bruissements en provenance de Crans-Montana, et ceux du match amical à Nuremberg, grâce à la mobilisation de reporters de la presse nationale, tous supports confondus. Tous les titres nationaux ont soutenu l'équipe nationale, dont les péripéties de la qualification à la Coupe du monde avant même le match du Caire, en passant par l'épopée d'Oum Dourman (Soudan). Ce qui a eu pour effet de booster les ventes des journaux. Le jeu en vaut la chandelle. A l'approche du jour J, cette kermesse du football prend visiblement de plus en plus d'espace rédactionnel dans les journaux. Le nombre d'articles et de pages grossit sensiblement. Mieux, des pages intérieures consacrées d'habitude à ce thème, l'événement passe à la une, où à travers les manchettes, illustrées de couleurs, -vert, blanc et rouge, bien sûr, et arc-en-ciel. Quant au contenu, il constitue indéniablement un soutien aux poulains de Rabah Saadane, sur lesquels reposent les rêves d'honorer les couleurs nationales. Un rêve caressé par les millions d'Algériens et que tentent de transcrire les journaux, chacun en fonction de sa visibilité, en lui consacrant leurs éditoriaux, chroniques et papiers d'analyse. De la signification d'un Mondial en terre africaine aux objectifs attendus d'un tel événement, tout y passe. A l'affût aussi de la moindre déclaration de presse du coach national et celles des joueurs, comme aux émanations de coulisses, les informations se rapportant à l'équipe nationale sont triturées, analysées sous touts les angles pour les présenter en produit fini aux lecteurs, qui en redemandent. Jeudi, qui coïncide avec le long week-end des Algériens, celui-là même qui précède l'ouverture de la fête footballistique mondiale, les titres de la presse nationale ont, sous le couvert du départ des premiers supporters, plongé leurs lecteurs dans l'ambiance du pays arc-en-ciel. «Allez les Verts» «que la fête commence», le ton est donné par quelques titres, lesquels, en plus du jeu footballistique, retrempent leur lectorat dans les dédales de l'histoire commune liant l'Algérie au pays de Mandela -soutien à la lutte anti-apartheid menée sous l'égide de l'ANC, particulièrement le séjour de son leader dans les maquis algériens- et la portée de la tenue en terre africaine du plus important événement sportif planétaire. «La victoire de Mandela» est mise en exergue pour évoquer la manière dont est accueillie la Coupe du monde et comment s'y préparent les Algériens, sous différentes aspects, l'engouement pour les télés en LCD, les cartes de démodulateur et le système D, pour ne pas rater les matches des Verts. Cependant, «au moment où l'Algérie retient son souffle», en attendant la prestation des Verts, l'effet Rama Yade fait son entrée grâce au chroniquer d'un quotidien national qui suggère une comparaison avec le cas de l'Algérie. Ça y est, «le drapeau national flotte sur l'Afrique du Sud», comme le signalera un confrère, le temps n'est plus donc aux incertitudes mais à l'encouragent des Verts. Alors que «l'heure fatidique approche, les Verts n'ont pas le droit de nous décevoir», est le titre que propose un quotidien pour résumer les attentes des supporters des Verts. Ces derniers croisent les doigts et espèrent car le «rêve africain» est permis. Car la balle est désormais dans le camp des joueurs. A. R.