Le tirage au sort ne semble pas avoir été clément pour les poulains de Milovan Rajevac (un Serbe sélectionneur du Ghana) et ceux du Hollandais Peter Tim Verbeeck (entraîneur de l'Australie). De prime abord, en prévision de l'opposition serbo-ghanéenne de ce soir, les Blacks Stars semblent être un cran au-dessus. Hiérarchiquement, la Serbie se situe à une place honorable au classement FIFA (15e), alors que le Ghana pointe à la 30e. Le technicien serbe Rajevac des Black Stars ne fait d'ailleurs pas mystère de ses ambitions : «Notre ambition est d'abord de battre la Serbie lors du premier match. Avec une première victoire, nous avons de fortes chances d'aller en huitièmes de finale en obtenant un résultat positif face à l'Australie ou l'Allemagne.» Toutefois, si le groupe ghanéen force le respect, en dépit du fait qu'il soit jeune, il s'agira avant tout de négocier chaque rencontre comme s'il s'agissait d'un match de finale, voir venir, monter en puissance et gagner en confiance. Trois joueurs emblématiques serviront de chefs de file au onze ghanéen. Tout d'abord le défenseur Derek Boateng, puis le stratège et régisseur Asamoah Gyan et, enfin, l'attaquant Matthew Amoah. Un joueur cadre par ligne de jeu, un onze enthousiaste, les Ghanéens sont ambitieux, encore leur faut-il réussir l'entame de la compétition. Ils devront toutefois se garder de tomber dans une excessive confiance. Dans les annales du football, il est écrit que, bien des fois, des jeunes loups ont eu raison de vieux bergers. Il est vrai que le leader Essien manque à l'appel, que le guide Appiah est absent, que le moteur Muntari ne sera pas au summum de sa forme, mais leurs jeunes héritiers, à leur tête Ayew, rejeton d'Abedi Pelé, et Adiyah, qui vient d'être engagé par Milan, après avoir brillé lors de la Coupe du monde des moins de vingt ans, ont envoûté tous les observateurs par leur «folie», leur courage, leur énergie. On ne les pensait vraiment pas capables d'un tel parcours. Ils méritent tout le respect. Du haut de ses vingt-quatre ans, Asamoah Gyan paraît être un vétéran, et s'affirme de plus en plus en tant que leader de l'équipe des Black Stars. Depuis leur inattendu succès face aux Super Eagles du Nigeria en Angola ils se sont mis dans un bel état d'esprit. Tout le monde sait maintenant que les hommes du Serbe Milovan sont capables de renverser des montagnes. Sur le papier, l'adversaire ghanéen semble être l'outsider face aux Serbes. Toutefois, au vu de ce que les Serbes ont réalisé lors de leur campagne des éliminatoires du Mondial 2010 et en matches amicaux, il serait imprudent de formuler un pronostic à l'avantage du Ghana. La Serbie est sortie vainqueur du groupe 7, composé de la France, de l'Autriche, de la Roumanie, des Îles Féroé et de la Lituanie. Se qualifier pour le Mondial puis battre la France dénotent des qualités de groupe appréciables, le coach de Serbie, Radomir Antic (l'unique entraîneur de l'histoire à avoir entraîné le Real Madrid, l'Atletico Madrid et Barcelone), une semaine avant le match contre la France en septembre 2008, a su donner un cachet propre à l'équipe et doter son onze d'un fond de jeu des plus intéressants, s'adoubant à de bons joueurs, à l'instar de Nemanja Vidic de Manchester United pour la défense, de Dejan Stankovic de l'Inter de Milan pour le milieu, et de Nikola Zigic pour l'attaque. Autour d'eux, des joueurs revanchards et des jeunes, l'équipe des moins de 21 ans de Serbie a été deux fois de suite en finale de grandes compétitions européennes et mondiales, le technicien de Serbie compte sur la vivacité et la technique des siens pour piéger le Ghana et tenter de s'élever au niveau des meilleurs. Y. B.