Photo : M. Hacène De notre envoyé spécial à Polokwane en Afrique du Sud Moumene Belghoul La pression est montée d`un cran à l'approche de la très attendue confrontation Algérie-Slovénie, synonyme d'entame du Mondial pour les Verts. Transportés par bus de Pretoria, les supporters investissent la ville d`habitude calme de Polokwane. La Coupe du monde de football est bel est bien lancée. L'Afrique du Sud baigne dans une ambiance folle. Le mélange de la rigueur occidentale et de la chaleur spécifiquement africaine détonne. La ville de Polokwane est sortie de sa léthargie à l`occasion de cette joute algéro-slovène. Pietersburg est l'ancien nom de cette cité de la province du Limpopo. La ville du nord-est où le jeu à onze est plus populaire que le rugby a été baptisée Polokwane, qui veut dire «lieu sûr» en soto, une des langues officielles du pays. Le pimpant stade Peter Mokaba, l'une des attractions de la cité, sera aujourd'hui investi par les milliers d'aficionados des Verts présents en Afrique du Sud. Depuis jeudi dernier, les Algériens sont de plus en plus nombreux. Chaque jour enregistre son lot d'arrivants. Le rendez-vous d'aujourd'hui est déterminant pour la suite. «On attend ce moment depuis la campagne de Khartoum», lance Lahcen, le Menaïli. «Aujourd'hui, quand l'hymne national retentira peu seront capables de retenir leurs larmes», ajoutera-t-il. L'éloignement de ce pays australe n'a pas du tout rebuté les fans et les amoureux d'El Khadra. Dans les rues de Pretoria et de Polokwane, on se surprend à entendre des accents familiers. Les supporters de l'équipe nationale se sont également mis à la vuzuzula. L'instrument coûte 70 rands (70 DA). Le bruit assourdissant que produit cette trompette locale déchire le silence et met à mal les tympans. Mais le sujet principal demeure «le match». Ce dernier va sérieusement modifier la suite de l'aventure et peser sur la verve des inconditionnels. Pour l'heure, l'enthousiasme est à son comble, faisant sourire les Sud-Africains qui se prennent au jeu. Peter Ndlovu est affirmatif. «Les Algériens mettent une ambiance toute particulière, on les préfère aux autres !» La solidarité africaine est de mise. «Cette World Cup ne doit pas sortir d'Afrique !» L'affirmation est largement partagée ici, notamment au sein de la communauté noire. Les Algériens présents au pays de Mandela pour être «le douzième homme» sur le terrain sont convaincus de l'exploit. La vingtaine, Omar, de Tissemsilt, pense qu'on fera un résultat pour peu que Saadane aligne d'emblée Boudebouz et Guedioura. «Et si, au contraire, Mansouri et Saïfi sont titularises.» Omar répond par une moue qui en dit long. Abdelkader, habitant Alger-centre, déborde d'optimisme : «Les mauvaises phases de préparation ont toujours précédé les grands résultats.» En tout cas, cet après-midi, les supporters se disent parés à la mission qui leur est dévolue. Celle de porter leur équipe jusqu'au bout du succès. Sourire aux lèvres, Abdelkader, un retraité amoureux de l'EN, dira que le pays de Mandela nous réussira à coup sûr. Dans son antre, l'esprit Peter Mokaba, militant anti-apartheid, devrait préférer les représentants d'un pays qui a symbolisé pour une génération de Sud-Africains l'idéal révolutionnaire.