De notre envoyé spécial à Pretoria Moumene Belghoul La réaction de l'équipe nationale face à l'Angleterre a engendré un sentiment de fierté incommensurable chez les supporters algériens présents en Afrique du Sud. Plus que le résultat lui-même, c'est la manière dont ont évolué les camarades du virevoltant Boudebbouz qui fait débat au sein des fans en attendant la troisième et dernière rencontre de la phase de groupes. «Nous avons une bonne équipe capable de relever les défis les plus fous», proclament à l'unanimité les supporters lorsqu'on évoque le dernier match prévu à Pretoria. La plupart des aficionados qui ont l'équipe nationale dans leur cœur refusent de croire, pour l'heure, à une élimination au premier tour. «On a bien joué face à la Slovénie et fait jeu égal face à l'Angleterre, la confirmation se fera face à l'Amérique», affirment-ils. Pretoria «l'algérienne» devrait drainer les grandes foules parmi les supporters des Verts. Le Hatfield Square au cœur de la ville est devenu le lieu de rassemblement par excellence des supporters des Verts. Les sonos émettent même de la musique algérienne. La fiesta du Mondial bat son plein. Beaucoup parmi les inconditionnels se préparent carrément pour le second tour. C'est dire si la confiance est revenue après la prestation de vendredi dernier contre un géant du football mondial dans le féerique Green Point de Cape Town. Le rêve est ainsi permis jusqu'au bout. Angleterre-Slovénie, qui doit se jouer à la même heure, est scruté, disséqué. Les différents scénarios du groupe C sont évoqués sous toutes les coutures. On rappelle même les rencontres possibles au second tour. Les autres rendez-vous de la Coupe du monde sont également très suivis. Dans les villes sud-africaines, il est impossible de rater les rencontres. Le football est omniprésent. Où que vous tourniez la tête, un écran vous renvoie dans le Mondial. Les fans des Verts sont déçus du sort des représentants africains dans les différents groupes. Devant l'écran géant retransmettant la rencontre, Karim est plein de dépit : «Pourtant l'Algérie a donné l'exemple à toute l'Afrique, après le nul arraché face à l'Angleterre !» C'est le constat amer du premier tour, les équipes africaines semblent à la peine dans cette première Coupe du monde sur le Continent. Un sentiment de désappointement envahit les supporters nigérians, camerounais, ivoiriens et même sud-africains. Les supporters des Bafana Bafana sont moins enthousiastes qu'au début de la compétition. «We need a miracle», titre un journal à grand tirage à Johannesburg. Chez les Algériens, la foi règne. Vuvuzula en bandoulière, ils se promettent de mettre une ambiance de feu au Versfeld Stadium de Pretoria demain. «Il faut absolument étouffer les Américains. Depuis quand les Etats-Unis sont une nation de football ?» clame Samir qui a été de toutes les campagnes des Verts ces dernières années : Le Caire, Khartoum, Benguela. Il est prêt à raconter avec fierté ses «aventures» lors de ses déplacements avec l'équipe nationale. Les fans restent à l'écoute des dernières nouvelles concernant la sélection. Quand ils rencontrent des journalistes algériens, ils les assaillent de questions. Ils veulent tout savoir des préparatifs pour déjouer cette équipe américaine impressionnante par son moral. Par téléphone, ils essayent de prendre la température du pays en attendant le grand jour. Conscients de la chance d'être au cœur de l'événement et heureux de visiter un pays à la beauté captivante, les groupes des Verts marquent leur présence partout où ils vont. Incontestablement, pour les milliers de supporters, ce retour vers Tshwane (nom de Pretoria revendiqué par la communauté noire) sera gagnant. Le Loftus Versfeld pourrait être marqué d'une pierre blanche dans l'histoire du football algérien.