Synthèse de la Rédaction internationale Le dossier demandant l'extradition du président malgache évincé, Marc Ravalomanana, sera envoyé «incessamment» aux autorités compétentes du pays d'accueil, a affirmé hier le ministère de la Justice de la Haute Autorité de transition (HAT) malgache. «Ce dossier sera incessamment envoyé aux autorités compétentes du pays où se trouve actuellement l'ancien président», a fait savoir Christine Razanamahasoa, ministre de la Justice de la transition, estimant qu'une «coopération juridique entre le pays demandeur et le pays d'accueil est nécessaire en matière d'extradition». La ministre malgache dit à ce propos attendre «la réponse de l'Afrique du Sud à la demande malgache». Le 7 février 2009, les partisans de l'actuel président malgache, Andry Rajoelina, avaient tenté d'envahir le palais présidentiel pour y installer leur Premier ministre Monja Roindefo, nommé par Rajoelina, qui était alors maire de la capitale Antananarivo. Des affrontements avaient eu lieu, faisant une quarantaine de morts, et depuis, le président de transition accuse Ravalomanana d'avoir donné l'ordre aux gardes présidentiels de tirer sur les manifestants ; un mandat d'arrêt daté du 21 août 2009 et un mandat d'arrêt international le 6 avril 2010 ont été sortis à son encontre. L'île de Madagascar traverse une grave crise politique depuis que Marc Ravalomanana a été évincé le 17 mars 2009 à l'issue d'un mouvement de contestation de l'opposition conduit alors par M. Andry Rajoelina, devenu actuellement président du régime en place. De nombreuses tentatives de réconcilier les différentes mouvances politiques malgaches ont été vainement menées par le groupe de contact international, formé par l'Union africaine, l'Organisation internationale de la francophonie et des représentants de l'ONU. La communauté internationale a pris des mesures politiques et économiques sanctionnant le gouvernement d'Andry Rajoelina mais celui-ci ne veut pas céder à cette pression. Pis, il accuse ses adversaires politiques de fomenter sa liquidation physique après l'échec des pourparlers, ce qui a été évidemment démenti, notamment par Marc Ravalomanana qui s'est dit prêt à coopérer avec la communauté internationale pour mettre fin à la crise politique qui paralyse son pays depuis janvier 2009.