Le nouvel homme fort de l'île Andry Rajoelina, le président évincé Marc Ravalomanana et les autres forces du pays ont convenu que la transition n'excèdera pas 15 mois et débouchera sur des élections présidentielle et législatives. Madagascar va peut-être pouvoir sortir de la crise constitutionnelle dans laquelle le renversement en mars de son président Marc Ravalomanana l'a plongée. Après cinq mois de tractations, les principales forces politiques de l'île ont signé dans la nuit de samedi à dimanche un accord de transition. Le nouvel homme fort de l'île Andry Rajoelina, le président évincé Marc Ravalomanana et les deux ex-chefs d'Etat Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont convenu que la transition n'excèdera pas 15 mois à partir de la date de signature de l'accord. Cette période devra débouche sur des élections présidentielle et législatives "transparentes sous supervision internationale, qui conduiront au rétablissement des institutions démocratiques et stables à Madagascar, affirme cet accord baptisé déclaration de Maputo. Une interrogation demeure. La composition du gouvernement de transition - qui comprendra un président, un vice-président, un premier ministre et trois vice-premiers ministres - n'a pas été déterminée. Selon des participants aux négociations, des discussions sur ce point devaient reprendre dimanche à Maputo, la capitale mozambicaine. Aux termes de l'accord, les membres du gouvernement de transition ne pourront pas se présenter aux élections qui seront organisées, à l'exception du président de l'instance. Depuis le 17 mars, Madagascar est dirigé par une Haute Autorité de transition (HAT) présidée par Andry Rajoelina. L'ancien chef d'Etat malgache Marc Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud depuis son départ forcé du pouvoir le 17 mars, a indiqué qu'il ne participerait pas "personnellement" à la transition, "dans l'intérêt supérieur de la nation ". "Cependant, a-t-il souligné, la mouvance Ravalomanana fera partie intégrante des organes de la transition ", a-t-il garanti. Le politicien évincé a souligné qu'il ne retournerait à Madagascar que lorsque "la situation sera(it) favorable." La question Ravalomanana avait monopolisé les débats depuis le début des pourparlers intermalgaches mercredi dans la capitale mozambicaine, sous médiation internationale. L'accord de samedi établit que la condamnation de Ravalomanana en juin par un tribunal malgache pour "conflits d'intérêts" dans l'achat fin 2008 d'un avion présidentiel est levé. Le texte accorde l'amnistie à tout membre d'un gouvernement ou de l'opposition "entre le 1er janvier 2002 et la signature" de la charte de transition. Sont toutefois exclus de l'amnistie les "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et violations des droits de l'Homme".