Synthèse de Sihem Ammour La troisième édition du Festival mondial des arts nègres est prévue du 10 au 31 décembre 2010, a annoncé, mercredi dernier à Dakar, le co-délégué général du festival, Abdoul Aziz Sow lors de la présentation des grandes lignes de cette manifestation dédiée au continent africain. Il a qualifié le festival d'«événement d'ampleur internationale, le Festival porte une vision nouvelle d'une Afrique libérée, fière, créative et optimiste», ajoutant que «le festival ne sera pas que récréatif. Il sera festif parce que ce sera un moment d'éclosion de l'art africain. Mais ce sera un moment de réflexion, de débats intenses pour replacer l'Afrique, le monde noir, dans le concert des nations», rapporte le site afrik.com. En compagnie d'autres membres du comité d'organisation, Abdoul Aziz Sow a précisé que soixante pays ont déjà confirmé leur participation à cette manifestation qui aura comme invité d'honneur le Brésil, «terre de métissage et de diversité culturels». Le programme, qui sera marqué par l'organisation d'un forum sur la renaissance africaine, offre une variété d'activités à l'occasion de ce festival qui se veut, par ailleurs, un symbole de la fécondité du dialogue entre les peuples et les cultures. Soulignant l'empreinte que l'Afrique a laissée sur le reste du monde à travers sa diversité culturelle créative, le Festival mondial des arts nègres prévoit un espace aux arts d'Afrique qui proviendront de musées et de collections privées d'Afrique et du reste du monde. Les arts visuels seront également à l'honneur, à travers les expositions des artistes plasticiens d'ascendance africaine, selon un document édité à cette occasion. Lors de cette conférence, les organisateurs ont précisé que «peintres, sculpteurs, photographes, graphistes ou designers qui puisent dans les gisements esthétiques du continent et nous adressent des propositions artistiques déployées sur plus d'un demi-siècle et trois continents», selon l'APS. En ce qui concerne l'artisanat d'art auquel sera convié le public, il valorisera les métiers d'artisanat inspirés de sociétés traditionnelles et des pratiques millénaires qui permettent au continent africain de continuer d'être présenté comme «une terre de découvertes, de mystères et de rencontres fondamentales». Les organisateurs ont, en outre, annoncé que le cinéma africain et les films de la diaspora seront présents au festival pour leur contribution à la diversité des approches, au renouvellement des langages, des thèmes et proposer une esthétique différente. Le comité d'organisation estime qu'«ils [les films africains] ont fortement modifié le regard porté sur le continent par les premiers faiseurs d'images, plus préoccupés par l'exotisme que par la réalité des choses». Cet événement mondial s'ouvrira également à la «culture urbaine» en lui offrant une extraordinaire plate-forme d'expression, à travers une multitude d'activités de la jeunesse d'Afrique qui doit offrir au monde le plus beau visage du continent. En outre, la richesse de la danse africaine occupera une place de choix, selon les organisateurs qui ont aussi réservé des espaces au design, à la littérature, à la mode, à la musique, au théâtre, à la gastronomie, à l'architecture traditionnelle, ainsi qu'aux sciences, aux technologies et aux sports. Le festival se prépare activement par la mise en place de diverses structures, dont un comité consultatif où figurent «des personnalités internationales prestigieuses, issues de l'univers politique, culturel ou économique». Par ailleurs, il est à souligner que le Festival mondial des arts nègres a une nouvelle identité visuelle. Le logo est une carte de l'Afrique reconstituée à partir d'une empreinte de doigt. Le comité d'organisation rompt avec le sigle Fesman III. Il maintient l'appellation Festival mondial des arts nègres de 1966. Le Brésil reste l'invité d'honneur. La co-organisation initialement prévue avec ce pays n'est plus d'actualité. Côté financier, le Sénégal prend en charge la manifestation en attendant d'autres partenaires. Le troisième Festival mondial des arts nègres, lancé en 2006 par le président Wade, a été reporté quatre fois. Le premier Fesman, organisé par le président Senghor, a eu lieu en 1966. Le deuxième s'est tenu en 1977 au Nigeria. Pour conclure leur présentation, les organisateurs ont estimé que «le festival, dans une explosion créative réunissant plusieurs disciplines et toutes les générations, a permis de rendre visibles et palpables les années de reconquête de la dignité des peuples noirs sur une terre d'Afrique rendue depuis peu aux Africains».