L'Algérie prendra t-elle part aux côtés des 60 pays à la troisième édition de cette manifestation dont un grand colloque est placé, à l'instar du Panaf, rappelons -le, sous le thème de «La renaissance africaine»? Une nouvelle présidence, de nouveaux organisateurs, un nouveau logo (dans les trois langues que sont le français, l'anglais et le portugais), un nouveau nom de domaine du site Internet et pour finir l'interdiction vraisemblablement de l'appeler Fesman. L'évènement moult fois reporté, aura bel et bien lieu. En effet, la troisième édition du Festival mondial des arts nègres est prévue du 10 au 31 décembre 2010. Le Brésil sera l'invité d'honneur. «Il n'y a pas de rupture», mais le festival a une «nouvelle identité», mu par un «souci de réorganisation, de simplification pour ramener les choses à des dimensions humaines». Le festival reprend ainsi le nom choisi pour la première édition en 1966. C'est ce qu'a annoncé le délégué général Abdoul Aziz Sow lors de la dernière conférence de presse tenue, mercredi dernier. Conférence qui a laissé sceptique plus d'un journaliste, devant le silence qui a entouré cette rencontre qui, à croire certaine presse sénégalaise, ressemblait plus à un vernissage qu'à une rencontre d'échanges et de questionnements. Selon le planning esquissé par l'équipe d'organisation, plusieurs événements sont prévus à Dakar et Saint-Louis pour montrer en outre, toutes les facettes de la littérature, du théâtre, du cinéma, de la mode, de la musique, de la danse, des arts, des sciences et technologies. Soixante pays ont déjà confirmé leur participation à cette manifestation. L'Algérie y prendra-t-elle part? On se souvient que l'Algérie représentée par Zehira Yahi, chef de cabinet du ministère algérien de la Culture, avait donné son accord de principe à partir de Ouagadougou lors de la conférence officielle annonçant l'organisation du Panaf depuis le Fespaco 2009. On se souvient très bien aussi, puisque nous y étions, que la presse internationale avait trouvé matière à redire sur l'organisation du Festival culturel panafricain, plus justement sur son thème placé sous le signe de la «Renaissance africaine», à l'image d'un grand colloque qui se tiendra à Dakar du 1er au 14 décembre, sous l'intitulé «Renaissance africaine, diversité, culturelle et unité africaine». Un double avait-elle estimé.. A six mois du jour J, aujourd'hui, c'est dans une ambiance fébrile que se tiennent les préparatifs de l'ex-Fesman. Gorée et Saint-Louis accueilleront le programme officiel. Pour décentraliser l'évènement la délégation générale s'appuiera sur les manifestions organisées un peu partout dans les localités durant le mois de décembre. Pour populariser cette manifestation, le Sénégal est invité a prendre une part active pendant les trois semaines du festival. Aussi, les associations sportives et culturelles sont appelées également à contribution pour une «mobilisation populaire» qui se veut fédératrice des énergies. Le grand théâtre qui a tant motivé les reports du festival ne sera pas prêt avant décembre. Les activités se dérouleront dans d'autres sites à Dakar. Au programme, on peut d'ores et déjà citer cinq conférences coordonnées par l'historien Iba Der Thiam. Le musée d'art Théodore-Monod de l'Ifan abritera l'expo d'art africain. Le théâtre et la danse, coordonnés respectivement par le dramaturge Oumar Ndao et la chorégraphe Germaine Acogny sont programmés au Théâtre national Daniel-Sorano. Le critique Baba Diop, nouvellement installé, s'occupe de la programmation cinéma. Il prévoit, nous apprend, l'organisation d'un colloque autour de la critique cinématographique. «Le Fesman pourrait être le lieu pour décerner notre prix à un film africain ou de la diaspora», a-t-il indiqué. Le 3e Festival mondial des arts nègres, lancé en 2006 par le président Wade, a été reporté plus de quatre fois. Le premier Fesman, organisé par le président Senghor, a eu lieu en 1966. Le deuxième s'est tenu en 1977 au Nigeria. Le ministre de la Culture, docteur Serigne Mamadou Bousso Lèye est le président du comité d'organisation. L'ancien coordonateur général du Fesman III, Alioune Badara Bèye, devient le vice-président du nouveau comité d'organisation du Festival mondial des arts nègres. Le 3e Fesman, - d'un budget de 17 milliards (francs CFA)- estime Abdou Aziz Sow, son délégué général, «ne doit pas être une simple addition d'événements». Car il, intervient a précisé Syndiély Wade, la déléguée générale adjointe, dans un contexte particulier de l'année 2010 à savoir «l'année du cinquantenaire d'une quinzaine de pays africains, la tenue d'une première Coupe du Monde de football sur le continent, ajoutez à cela, le Fesman qui la clôturera en beauté, le 31 décembre, sur la place de l'Obélisque à Dakar.» Wait and see.