De notre correspondant à Montréal Youcef Bendada à l'invitation de Stephen Harper, Premier ministre du Canada, Abdelaziz Bouteflika assistera au sommet du G8 qui se déroulera les 25 et 26 juin 2010 dans la région de Muskoka (Huntsville) dans la province de l'Ontario.Ce sommet du Groupe des Huit (G 8) est un forum de discussion visant à permettre aux dirigeants des huit pays les plus riches et les plus industrialisés du monde de débattre des problématiques liées au développement international, à la santé, à la paix et à la sécurité. Composé de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et de la Russie, ce groupe se réunit une fois l'an et, depuis la création de ce forum, le Canada a déjà accueilli le sommet à quatre reprises.Ce sommet, annoncé comme une réunion spéciale, si l'on se fie au communiqué du Premier ministre du Canada, aurait comme objectif de recueillir un point de vue mondial, raison pour laquelle des invités de marque ont été conviés à cette rencontre qui sera suivie de celle des dirigeants des vingt nations les plus influentes de la terre (G20).Parmi les cinq priorités fixées par ce forum (développement, santé, sécurité alimentaire, paix) figure le partenariat avec l'Afrique dont les premiers jalons ont été posés sur l'initiative du Canada en 2003. Cependant, force est de reconnaître que les promesses (développement, partenariat, aide…) faites aux pays africains ne sont pas ou peu suivies d'actes concrets malgré les réunions qui se tiennent deux fois l'an entre les membres du G8 et les pays concernés de l'Afrique. Déjà en avril 2010, le Canada a été l'hôte du 14e Forum pour le partenariat avec l'Afrique, à Toronto. Les discussions ont porté sur les répercussions de la crise financière et économique, sur la santé, la sécurité alimentaire, l'intégration économique, la paix et la sécurité en Afrique, et le constat reste le même. C'est dans ce contexte que le Premier ministre du Canada entend intervenir et rappelle, dans des documents confidentiels obtenus par le quotidien francophone la Presse, aux membres de ce forum «la nécessité d'honorer les engagements pris au cours des rencontres précédentes et de rendre des comptes annuellement, sans quoi, le G8 pourrait ne plus avoir la crédibilité et la légitimité nécessaires pour poursuivre ses activités». Cette sentence est surtout liée au fait que les leaders du G8 ont promis de doubler l'aide à l'Afrique, en 2005 lors du sommet de Londres, sans que cela soit suivi d'effet, de telle sorte qu'il manquerait près de 20 milliards de dollars aujourd'hui pour honorer les engagements pris.Ce sommet qui permettra au Premier ministre de briller sur la scène internationale, mais surtout au niveau intérieur, n'est pas du goût de l'opposition officielle représentée par le Parti libéral du Canada (PLC) qui estime que la somme d'un milliard de dollars qui sera consacrée à la sécurité des participants au sommet est un gaspillage. Voulant tirer profit d'un mécontentement de la population, le Parti libéral a même diffusé une publicité contre de telles dépenses que le Ministre des Finances estime indispensables «pour assurer la sécurité des dirigeants représentant 80% du PIB de la planète».