Photo : Zoheïr Par Karima Mokrani Jeudi dernier, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, était à la gare maritime du port d'Alger pour s'enquérir des conditions d'accueil des passagers émigrés, attendus en grand nombre durant cette période estivale. Cette première sortie du nouveau ministre coïncide avec l'arrivée du premier groupe des Algériens émigrés en France et s'inscrit dans le cadre d'un plan de travail élaboré spécialement pour leur assurer un meilleur accueil. Pas de grand changement par rapport aux années précédentes, mis à part l'ouverture d'un passage piéton qui donne sur le siège de l'APN et qui a été fermé pendant 20 ans. Le ministre affirme avoir constaté des améliorations mais il a également relevé des insuffisances. L'une concerne l'absence d'une indication du «couloir vert» réservé aux passagers qui xarrivent en famille, aux malades et autres personnes handicapées. «En ne voyant pas d'indication, des passagers qui devaient prendre le couloir vert se mélangeront aux autres… C'est normal qu'il y ait de l'anarchie», soutient le ministre, insistant alors sur la mise en place d'un panneau d'indication de cet espace «privilégié» qui ne l'est plus en cette période de grand rush. «Ce sont pratiquement tous les émigrés qui arrivent en famille pendant cette période estivale», fait remarquer un responsable de l'entreprise portuaire pour dire la difficulté de sa mission. L'autre lacune réside dans l'absence de «cafétérias», de «distributeurs automatiques»… d'un tout petit espace où «l'on peut trouver un verre d'eau». Le ministre parle pour les personnes âgées, celles qui souffrent de diabète ou d'autres maladies, les enfants en bas âge. Le déplacement du représentant du gouvernement à la gare maritime du port d'Alger était aussi une occasion de voir de près «la souffrance» de nombreux passagers. «Nous souffrons chaque année… Ce sont toujours les mêmes problèmes qui se posent au niveau des douanes… Ce n'est pas normal de perdre toute une journée pour de simples formulaires… Les douaniers nous font du chantage…» entend-on dire de nombreuses personnes qui n'ont pas hésité à interpeller le ministre en personne sur ces problèmes qu'ils considèrent comme récurrents et contraignants. «Nous sommes fatigués, nous avons des enfants avec nous, des femmes enceintes parmi nous, des invalides… Il faut changer les choses», insistent d'autres. «Rien ne changera. Ce sera comme cela l'année prochaine et l'année qui suivra», lancent d'autres, avec regret, à l'adresse du ministre qui promet de prendre les dispositions nécessaires pour remédier aux lacunes. Dimanche prochain, les services du secrétariat d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères chargé de la communauté algérienne établie à l'étranger lanceront une campagne d'information au profit de ces voyageurs. Leur fournir tous les renseignements concernant leur prise en charge, une fois arrivés en Algérie. Un guide sera distribué au niveau de 14 wilayas où sont installées des cellules de contact (au niveau des ports, des aéroports et des points de passage frontaliers). Il contient les adresses de tous les intervenants dans ce domaine (police, douane…). Aussi, indique le ministre, des communiqués de presse seront publiés dans des quotidiens nationaux pour les mêmes informations.