Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a invité en août à Washington 18 dirigeants africains pour fêter les 50 ans d'indépendance de leurs pays, a annoncé vendredi dernier un haut responsable de l'administration américaine en marge du G8 à Huntsville (Canada). «Le Président va organiser un événement cet été à Washington, au début du mois d'août» pour marquer le 50e anniversaire de l'indépendance de ces anciennes colonies, a indiqué ce responsable sous le couvert de l'anonymat, en précisant que 18 pays étaient concernés par cette invitation. M. Obama, qui participait vendredi aux travaux de la première journée du sommet du G8, élargi pour des sessions dans l'après-midi à plusieurs pays africains, dont le Sénégal, le Malawi, l'Algérie, l'Ethiopie ou encore le Nigeria, a saisi cette occasion pour faire cette annonce, a souligné un deuxième responsable. «Le Président a commencé ainsi : ‘‘nous allons organiser un événement avec de nouveaux dirigeants africains pour commémorer le 50e anniversaire en août. J'aurai 49 ans en août''», a indiqué ce responsable, en précisant que M. Obama avait aussi rappelé que son père était l'un des premiers Africains de sa génération à être allé aux Etats-Unis. Depuis les indépendances, «il y a eu beaucoup de déceptions, beaucoup de frustrations, et maintenant, 50 ans plus tard, nous voulons faire en sorte de repartir du bon pied», a encore dit ce responsable, citant le président américain. L'initiative du président américain est louable dans la mesure où le conclave d'août prochain abordera certainement les questions de fond et ne se limitera pas à la célébration du cinquantenaire des indépendances. Si l'Afrique est représentée aujourd'hui au G8, c'est justement pour rappeler aux puissances mondiales leur devoir d'agir pour la régulation de l'économie mondiale et pour une meilleure répartition des richesses de la planète qui ne profitent qu'aux riches. Le berceau de l'humanité est riche par ses ressources naturelles et dispose d'un important potentiel en ressources humaines. Mais le savoir-faire, la technologie et les moyens financiers font défaut. Les anciennes puissances coloniales ont pillé ses richesses, ont fragilisé les nations d'Afrique en les maintenant dans une situation d'analphabétisme, de famine et de divisions ethniques qui deviennent aujourd'hui un héritage abortif de toute tentative de renaissance. Ces mêmes puissances qui font et défont le monde à leur convenance et, selon les circonstances, continuent à s'ingérer dans les affaires internes des pays africains, continuent à instrumentaliser les problèmes de l'Afrique pour négocier d'autres zones d'influence, d'autres marchés qui épuisent les maigres ressources des pays africains. Si la liberté et l'indépendance ne sont pas soutenues par un développement économique et social, l'humanité creuse sa propre tombe et prépare le lit à une barbarie chaotique pour tous. La crise économique qui sévit est la conséquence de l'égoïsme des pays riches qui accaparent plus de 90% des richesses de la planète. Si les Etats puissants ne mettent pas un terme aux appétits féroces et insatiables des multinationales, la pauvreté risque d'être le devenir de l'humanité tout entière. A. G.