Le Ghana, qui vient de réaliser un exploit historique en Coupe du monde de football, est le seul pays africain en lice pour les quarts de finale grâce à sa victoire contre les Etats-Unis (2-1). Sur le plan culturel, le Ghana est aussi présent sur la scène internationale notamment grâce à son artisanat d'art dont les principaux ambassadeurs sont le kente, le siège Akan et le bronze à la cire d'abeille, véritables joyaux d'un savoir-faire séculaire. Le tissu kente est l'une des contributions culturelles les plus visibles du Ghana moderne. Largement reconnu et apprécié pour ses couleurs et son symbolisme, ce tissu est fait par des tisserands ghanéens talentueux et les centres de tissage de Kumasi (Bonwire est connu comme l'endroit où l'on fabrique le vrai kente, bien que des tisserands de la région de la Volta prétendent aussi à l'appellation) qui lancent leurs navettes pour fabriquer de longues bandes de kente. Dans un extrait de l'ouvrage The Pride of Ewe Kente d'Ahiagble Bob Dennis, publié par Sub-saharan Publishers, il est écrit que le tissu kente est un textile ghanéen développé au XIIe siècle et étroitement lié à la royauté. Le kente est tissé par les peuples Ashanti et Ewe. Bien que les tissus kente ewe et ashanti soient différents, ils ont beaucoup de points communs. Ils sont faits d'une étoffe ayant une trame et des motifs complexes qui se distinguent par leurs noms. Les motifs ont des significations traditionnelles et des utilisations spécifiques. En général, le kente ashanti a des motifs géométriques tissés avec des couleurs vives alors que le kente ewe donne souvent un effet de tweed en utilisant des fils entremêlés de plusieurs couleurs. Une autre caractéristique du kente ewe est l'utilisation de motifs humains, animaliers et représentant des objets usuels. Le kente est tissé à partir de fils de coton, de soie avec un métier à tisser en bois fait main. Celui-ci e st étroit, produisant une étoffe d'environ 9,5 cm de large. Les trames élaborées du kente sont obtenues par l'alternance de différentes méthodes de tissage appliquées à la même bande de tissu et sont portées par quelques Ghanéens (les chefs surtout) et achetées par les touristes à Accra et à Kumasi. Les couleurs et les modèles du kente sont soigneusement choisis par le tisserand et celui qui le portera. Chaque symbole a un sens dans la culture ghanéenne. Le kente est un des symboles du système hiérarchisé du Ghana, qui reste fort dans le sud et les régions centrales du pays, particulièrement dans les zones peuplées par les membres de la tribu Ashantia, culturellement et politiquement dominante. Son chef, connu sous le nom d'Asantehene, est peut-être la personne la plus révérée dans la partie centrale du pays. Comme les autres chefs ghanéens, il porte un kente éclatant de couleurs, des bracelets en or, des anneaux et des gris-gris, et il se fait toujours accompagner de nombreux parapluies très ornés (qui sont également un symbole du titre de chef). Le symbole le plus sacré des Ashantis est le tabouret doré, petit trône dans lequel les esprits des ancêtres sont censés résider. Il est soigneusement gardé à Kumasi, capitale culturelle des Ashantis et siège du palais de l'Asantehene. Le siège Akan est, de son côté, l'un des faire-valoir de l'artisanat d'art ghanéen. Sur un site dédié à celui-ci, il est précisé que le siège Akan est sculpté à partir d'une seule pièce de bois. L'assise a la forme d'un croissant et représente l'étreinte affectueuse d'une mère. La partie centrale est sculptée d'une représentation symbolique évoquant soit le statut du propriétaire ou des croyances et des valeurs culturelles et sociales. Le siège Akan a de multiples fonctions et est un objet d'adoration. On l'utilise pour s'asseoir, comme moyen de transmettre un message et dans les rites de passage, de la naissance au mariage. Il sert ainsi de lien entre les vivants et les ancêtres. S. A.