Photo :APS Par Amar Rafa Le commandant des forces terrestres, le général major Ahcene Tafer, a affirmé hier à Alger que «le combat mené contre le terrorisme dans ses dimensions régionale et transnationale et les événements dramatiques qui ont secoué la majorité de nos pays constituent sans conteste l'illustration parfaite des dangers qui guettent notre région et auxquels nous devons faire face ensemble». A l'ouverture des travaux de la 1re réunion des chefs d'état-major des forces terrestres des pays membres de l'initiative «5+5 Défense», le général major Tafer a indiqué en outre qu'«il est par conséquent clair que pour éradiquer cette hydre [le terrorisme], il importe de coordonner nos efforts pour agir de manière cohérente et concertée». Devant les chefs d'état-major des pays de l'initiative, le général major Tafer a souligné que le Bassin méditerranéen «est notre trait d'union, nous le souhaitons et le voulons un espace de paix et de prospérité», ajoutant que «nos actions doivent nécessairement converger vers la consolidation d'une coopération axée sur le bien, la paix et la sérénité de tous ses riverains». Qualifiant, par ailleurs, la question de l'immigration clandestine de «préoccupation principale» pour les pays de l'initiative, le commandant des forces terrestres a estimé qu'«elle doit être traitée dans un aspect sécuritaire et policier, mais nécessite aussi l'initiation d'une réflexion globale à même de définir les tenants et les aboutissants du phénomène». «Il s'agit là d'un phénomène qui nécessite une véritable analyse pour cerner ses origines, ses motivations et ses répercussions. Dans ce contexte, l'analyse globale de ce dramatique problème est plus que nécessaire», a encore ajouté le même intervenant. S'agissant des travaux de l'initiative «5+5 Défense», l'intervenant a relevé que les activités entreprises depuis son lancement témoignent de «la volonté de nos pays d'œuvrer pour le bien de nos intérêts communs et pour affronter ensemble les risques potentiels auxquels nous pourrions être confrontés». Le commandant des forces terrestres a préconisé l'établissement de réseaux opérationnels pour l'échange et le traitement d'informations et l'élaboration d'une feuille de route commune pour assurer la mise en place d'un dispositif de coopération dans le domaine de la contribution des forces armées dans les situations de catastrophe. Il a également jugé nécessaire d'organiser des séminaires pour l'échange d'expériences dans les domaines qui intéresseraient l'intervention des forces armées dans les situations d'urgence ainsi que la contribution au plan technologique et scientifique des pays de la rive nord au bénéfice de ceux de la rive sud de la Méditerranée. Le général major Tafer qui préside les travaux de la 1re réunion des forces terrestres des pays membres de l'initiative «5+5 Défense» a affirmé, à l'ouverture des travaux, que cette réunion «traduit indéniablement l'intérêt que nos pays accordent au développement de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée occidentale et attestent de la volonté partagée d'instaurer et d'engager un dialogue franc et souverain entre les membres de cet ensemble». Les recommandations prévues au terme de la réunion seront soumises à l'approbation des ministres de la Défense des pays membres de l'initiative lors de leur prochaine session qui se tiendra à Tripoli (Libye) en décembre prochain, a-t-il précisé. Pour rappel, la réunion d'Alger s'inscrit dans le cadre des activités planifiées au titre du plan d'action adopté en décembre 2007, lors d'une rencontre qui avait regroupé les ministres de la Défense des pays membres de l'initiative «5+5 Défense» à Cagliari (Italie). Elle a également pour objectif de «planifier des séminaires en vue de partager les expériences et faire progresser les aptitudes des forces armées des 5+5 Défense». Lors de cette rencontre, les ministres de la Défense de l'initiative avaient notamment décidé de créer une école commune de formation de cadres militaires, prévue pour le deuxième semestre 2008 en France. L'idée a été prise par les pays qui participent à cette initiative de dialogue, à l'issue de la 3ème réunion annuelle tenue à Paris. Le groupe étudie aussi la création d'un centre de formation supplémentaire sur les techniques du déminage, à l'initiative de la Libye, ainsi qu'un centre commun d'analyse stratégique militaire en Tunisie. Pour rappel, les forces armées des dix pays (5+5) collaborent dans trois domaines, à savoir la surveillance maritime, la contribution à l'application du droit, les activités de recherche et de secours (SAR) ainsi que la lutte contre la pollution maritime accidentelle, et dans la protection civile et la sécurité aérienne.