L'éradication du terrorisme nécessite la conjugaison et la coordination des efforts de tous les pays membres de l'initiative "5+5 Défense", et ce, afin de mener un combat cohérent, rationnel et concerté. La lutte antiterroriste est l'affaire de tous », c'est par cette sentence que le commandant des forces terrestres, le général-major Ahcène Tafer, a entamé le discours d'ouverture des travaux de la réunion des chefs d'état-major des forces terrestres des pays membres de « l'initiative 5+5 Défense ». Ces dix pays des deux rives de la Méditerranée sont l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, la Tunisie, le Maroc, la France, l'Italie, Malte, le Portugal et l'Espagne. La rencontre d'hier, première du genre en Algérie, s'inscrit dans le cadre des activités programmées au titre du plan d'action adopté en décembre 2007, lors du huis clos qui avait regroupé les ministres de la Défense des pays membres de « l'initiative 5+5 Défense » à Cagliari (Italie). Elle traduit, selon M. Tafer, l'intérêt qu'accordent ses dix pays au développement de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée occidentale et attestent de la volonté partagée d'instaurer et d'engager un dialogue franc. Devant les chefs d'état-major des pays de l'initiative, le général-major a estimé que le phénomène du terrorisme n'a épargné aucune nation d'où la nécessité de déployer tous les moyens pour son éradication. Du point de vue de l'orateur, la lutte menée contre le terrorisme dans ses dimensions régionales et transnationales et les événements tragiques qui ont secoué la majorité de ses pays constituent inévitablement l'exemple palpable des dangers qui guettent cette région et auxquels il faut impérativement faire face ensemble. « Nous devons concentrer tous nos efforts dans ce sens. Le bassin méditerranéen demeure notre dénominateur commun, nous devons à cet effet le préserver et faire de lui un espace de paix », a-t-il souligné en insistant sur le fait que les actions des dix pays doivent nécessairement converger vers la consolidation d'une coopération basée sur la sérénité de tous ses riverains. Abordant l'autre problème de l'heure et qui préoccupe actuellement un grand nombre d'Etats, à savoir l'immigration clandestine, le général-major a souligné que ce phénomène des plus dramatiques et des plus inquiétants nécessite une réflexion et des analyses approfondies pour tenter de cerner et de connaître ses origines, ses motivations et ses répercussions et définir les tenants et aboutissants de ce nouveau phénomène. Cette question est la préoccupation fondamentale des dix pays. Concernant les travaux de l'initiative « 5+5 Défense », l'intervenant a indiqué que les activités entreprises depuis son lancement témoignent de « la volonté des pays impliqués d'œuvrer pour le bien de nos intérêts communs et pour affronter ensemble les risques potentiels auxquels nous pourrions être confrontés aujourd'hui ou dans les prochains jours ». Par ailleurs, pour la consolidation des démarches projetées dans ce contexte, M. Tafer a préconisé l'établissement des réseaux opérationnels pour l'échange et le traitement d'informations et l'élaboration d'une feuille de route commune pour assurer la mise en place d'un dispositif de coopération dans le domaine de la contribution des forces armées dans les situations de catastrophe. Il a estimé utile l'organisation de rencontres pour l'échange d'expériences dans les domaines qui intéresseraient l'intervention des forces armées dans les situations d'urgence ainsi que la contribution au plan technologique et scientifique des pays de la rive nord au bénéfice de ceux de la rive sud de la Méditerranée. Notons que les recommandations prévues au terme de la réunion seront soumises, selon l'APS, à l'approbation des ministres de la Défense des pays membres de l'initiative lors de leur prochaine session qui se tiendra à Tripoli (Libye) en décembre prochain.