Le Mondial tire à sa fin, le football algérien pourrait s'inspirer du modèle ghanéen pour se donner une nouvelle orientation qui déboucherait sur le vrai professionnalisme dans la gestion financière et technique de la sélection algérienne. Sur le plan international, le football est devenu une véritable entreprise génératrice d'importants bénéfices. L'engouement grandissant pour le football en a fait une entreprise de spectacles à l'instar du cinéma, et même un peu plus que le théâtre. De même que pour l'Algérie, la qualification au Mondial en Afrique du Sud constituait le rêve de l'ensemble des équipes et des joueurs. Mais la formation d'une bonne équipe repose sur le choix d'un staff technique qui connaisse les capacités des joueurs, et le joueur retenu doit répondre à des critères moraux, entre autres, la conviction d'évoluer dans une équipe nationale, ce qui est fondamental. Les décideurs algériens devraient prendre en compte ces critères pour allier le professionnalisme à la priorité des championnats locaux en vue de relancer le football algérien qui a participé à deux Coupes du monde successives en 1982 et en 1986. L'avertissement ne s'est pas fait attendre avec la sortie prématurée des Verts. L'équipe algérienne avait ainsi besoin de revenir sur terre pour donner la priorité à ses réels besoins et surtout découvrir ses défaillances jusqu'ici cachées par des arguments peu convaincants. Certains joueurs algériens ont besoin d'être évalués à leurs justes niveau et valeur. Le sport en général, le football en particulier est aussi une affaire de culture. Parfois, il faut savoir perdre pour pouvoir rebondir… Car il est des matchs qui deviennent nécessaires, voire déterminants, par ce qu'ils peuvent dévoiler, ou encore provoquer. Il est aussi des équipes qui, d'une façon ou d'une autre, ont besoin d'être secouées, de se remettre en cause. En fait, au-delà des jambes qui ne répondaient pas, c'est aussi le mental de l'équipe qui faisait carrément défaut. Il y a lieu, aussi, de déplorer l'absence de régularité dans la composition de l'équipe type et également dans le choix des joueurs convoqués. Rabah Saadane pourrait avoir ses raisons pour expliquer cette instabilité de l'effectif. Mais même s'il en est vraiment convaincu, le terrain ne semblait guère plaider en sa faveur. Car on ne peut pas assurer les automatismes d'une équipe si celle-ci change constamment de couleur et de vocation parce que ses acteurs ne sont pas toujours les mêmes. Bien sûr, on aurait aimé que la qualification de l'équipe algérienne à la phase finale du Mondial 2010 soit plus significative, plus convaincante, surtout que le groupe dans lequel elle s'est trouvée n'était pas en mesure de constituer un obstacle infranchissable. Mais il semblerait que l'heure des remises en cause et des révisions ait bel et bien sonné. On ne peut plus aspirer à s'imposer n'importe comment. On doit justement prendre conscience de l'importance du jeu hautement inspiré et seul capable de donner un sens au rendement des joueurs. On peut justement évoquer le jeu tout en incluant le rapport qu'il entretient avec les joueurs et leur épanouissement. La chambardement qui a régné au sein de l'équipe algérienne lors de sa dernière sortie au Mondial 2010 en Afrique du Sud est la conséquence du mauvais choix tactique de Rabah Saadane, du choix des joueurs, d'un manque évident d'organisation dans le jeu, de discipline et d'application lors des matchs. Le rendement des joueurs, leur comportement sur le terrain sont là pour le prouver. Plus qu'un constat, c'est une évidence qui ne trompe guère. C'est à se demander si ce n'est pas une question d'énergie et de concentration manquant à une équipe qui ne retrouve pas ses repères là où il lui faut pourtant avancer, confirmer une réelle marge de progression. Il faut dire que la trajectoire déclinante de la sélection aurait dû soulever bien avant le match face aux Slovènes une véritable prise de conscience de la part de toutes les parties prenantes et entraîner des retouches impératives à son parcours. On la voyait déjà dévier de sa trajectoire. C'est un éclairage supplémentaire que le coach Rabah Saadane peut apporter justement aux diverses options et choix tactiques. Les dernières restrictions en attaque surtout, (trois attaquants seulement sur les 23 joueurs invités) qu'on a pu constater, les nouvelles tendances ont, d'une façon ou d'une autre, bouleversé la manière d'évoluer de l'équipe. On ne peut s'empêcher de constater le gâchis dans lequel l'équipe s'est précipitée lors de sa dernière sortie face aux Américains. Mais en même temps, on ne peut s'interdire d'entrevoir, encore et toujours, les signes d'une nouvelle espérance, d'une renaissance et d'une réconciliation avec sa véritable vocation grâce à la nouvelle vague des Boudebouz, Medjani, et M'bolhi, Mesbah et Kadir. On attend que les rôles soient plus clairs et qu'on arrête de vouloir tout avoir en si peu de temps. A. B.