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Marchés, formation du capital et modèle de gestion
L'internationalisation de l'économie algérienne
Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2007

Le changement systémique et structurel de l'économie algérienne s'opère-t-il délibérément par une politique choisie et réfléchie, ou est-il la résultante de pressions politiques et de conjonctures mondialistes ? L'Etat algérien se construit et se reconstruit passant d'un système économique à un autre et par une transition turbulente.
Le rôle de l'Etat est en mouvement en fonction de ces vagues internationalistes et mondialistes ; de l'Etat gestionnaire on passe à l'Etat actionnaire, puis de l'Etat actionnaire à l'Etat cessionnaire ou la privatisation bat son plein dans une ouverture globaliste et intégrée. Les bailleurs de fonds aiguisent leurs armes pour conquérir l'arène économique : le marché de toutes les convoitises, sa virginité en Algérie a fini par décider et séduire ces conquêteurs, mais le courant et la vague ne se plient plus au nationalisme, mais plutôt à la technologie et la richesse ; les mieux appropriés sont les bailleurs de fonds internationaux. Les nationaux, plutôt tiers-mondialistes que mondialistes, ne sont pas encore au diapason de la globalisation, les véritables professionnels ont été malmenés jadis par les socialistes présumés, aujourd'hui ils sont malmenés par les adeptes du marché informel et les « new businessmen » qui manipulent l'espèce et le billet de banque comme le revolver de Lucky Luke, plus vite que l'ombre du chèque, de la carte de crédit ou du virement.
L'institutionalisasion de l'économie libérale
Pour être en harmonie avec l'ère mondialiste, et à l'instar des autres « nations », l'Algérie après les évènements historiques dont le sacrifice est lourd en vies humaines et en pertes matérielles, institutionnalise l'économie de marché qui s'installe avec toute sa complexité ; c'est ainsi que le marché des biens et services commence à prendre forme, malgré l'existence de son destructeur et ennemi le marché informel, l'Etat régulateur n'est pas encore assez combatif pour semer la panique des « businessmen new look », qui accapare quand même une large partie du marché des biens et services. Le marché financier, quant à lui, est secoué par les scandales financiers tous bailleurs de fond confondus : étatique et privés nationaux. Le marché financier et par l'ouverture de la brèche occasionnée par la loi de la monnaie et du crédit, a laissé une large place aux bailleurs de fonds internationaux, qui s'installent confortablement et se payent le luxe de prendre des participations dans les établissements financiers étatiques meurtris par les scandales en question. La Bourse est a l'état embryonnaire, les entreprises qui doivent être cotées ne sont pas encore mises à niveau et ne sont pas encore éligibles à la Bourse, peut-être quelques-unes, mais pas suffisant pour se placer dans l'échiquier du marché financier. Le marché monétaire est lui-même dans un état de convalescence, le marché de change du square de Port Saïd est toujours en activité et maintient l'existence de deux taux de change différents. Ces cambistes typiquement algériens maintiennent un niveau d'affaire impressionnant avec les « businessmen new look ». Face à cette situation, la normalisation de l'économie algérienne n'a pas encore reçu les efforts des pouvoirs publics, notamment les ministères économiques : ceux du commerce et des finances doivent assurer la réglementation, l'organisation et le développement des marchés au sens normatif pour être en harmonie avec les marchés mondiaux. LES MARCHéS Les marchés sont les lieux où se matérialisent l'offre et le demande. La chanson clame « l'égalité des chances et l'égalité des droits » pour éviter les déséquilibres que nous ressentons actuellement, le professionnalisme doit être de rigueur, il doit se manifester par un formalisme normatif. Le marché mondial prend forme par des prises de décision politiques : des alliances se forment, elles sont d'abord nationales ensuite régionales, continentales et deviennent mêmes internationales et globalistes. En fonction de cette supra-organisation que commencent les systèmes complexes de la globalisation à se développer, il s'agit de systèmes juridiques et financiers qui cherchent les voies d'harmonisation, les réseaux d'information comptables qui se plient aux normes internationales IFRS et aussi l'essor des marchés financiers qui sont la véritable faiblesse du système économique algérien. Comme nous l'avons signalé précédemment, en économie, tout fonctionne selon le principe de l'offre et la demande, le marché financier est régi par le même principe, le ministère des Finances assure donc l'organisation, la réglementation et le développement des marchés : le marché boursier ou communément appelé marché de capitaux à long terme, un marché monétaire et un marché des changes appelé marché des capitaux à court terme, vient ensuite le marché des taux d'intérêt ; le marché des matières premières et le marché des produits dérivés. Le retard en Algérie est considérable, les réformes tardent à voir le jour et laissent la voie libre aux « business new men » pour l'occupation de l'arène économique avec cette déformation qui fait la promotion des « trabendistes ». Sur le plan international, l'informatisation et aussi la dérèglementation simultannée de paysage financier international ont eu pour conséquence le regroupement des marchés financiers, fonctionnant à l'échelle mondiale. Les informations circulent dans le monde instantanément, ainsi que les produits financiers sont standardisés, il s'agit d'option, d'actions, etc. Un opérateur, grâce aux télécommunications et au décalage horaire entre New York, Londres et Tokyo, peut désormais investir sur les marchés internationaux. Une nouvelle règle des 3D s'instaure : Désintermédiation : Les entreprises se rabattent sur le marché financier beaucoup plus qu'en empruntant auprès des banques (baisse des coûts d'intermédiation). Décloisonnement : Ouverture des marchés nationaux sur l'extérieur et abolition du contrôle des changes. Déréglementation : Libération du marché des entraves et des interférences administratives et supprimer les freins de la concurrence entre les agents économiques.
L'Algérie dans la mondialisation libérale
La défense pure et dure de l'option néolibérale prônée par les institutions internationalistes (Banque mondiale, FMI, OMC et commission européenne) font l'unicité d'une politique économique mondiale. Les tenants de la mondialisation néolibérale en Algérie sont secoués par les démêlés avec la justice. Les capitalistes algériens sont poursuivis pour vol de biens publics, association de malfaiteurs, corruption. Les oligarques algériens, à l'instar d'autres oligarques des pays de l'Europe de l'Est et de la Russie, ont accumulé une fortune colossale en quelques années avec le soutien et sous la haute protection d'organismes multilatéraux internationaux qui ont multiplié les missions des experts économiques et les prêts multilatéraux pour faire transiter l'économie planifiée vers l'économie de marché. La privatisation actuellement pourrait constituer un vaste pillage au profit de ces oligarques qui ont placé leurs fonds à l'Ouest afin qu'ils soient blanchis et hors de portée de la justice. La mondialisation libérale n'a pas conduit à la création de richesses, mais au pillage des actifs, dans les pays d'Europe de l'Est et en Russie (en effet un oligarque qui vient d'user de son influence politique pour s'emparer de biens publics valant de grandes sommes en les payant une misère va tout naturellement vouloir faire sortir le magot du pays, car en le gardant dans son pays, il l'investira dans un pays en état de profonde dépression et risquerait d'en tirer peu de profits). Une grande partie de l'argent prêté a été détourné et est repassé a l'Ouest : banquiers occidentaux, oligarques se sont enrichis tandis que le citoyen s'appauvrit et payera la note. L'Algérie actuelle :
« une démocratie dirigée »
Le régime actuel en Algérie est perçu parmi les observateurs selon deux tendances complètement contradictoires Alors que certains y voient une administration semi-coloniale au service des intérêts occidentaux, d'autres y perçoivent un gouvernement poursuivant une ligne nationaliste en vue d'une renaissance géopolitique de l'Algérie, soit des néo-libéraux fanatiques à la tête de l'Etat, soit des partisans d'un développement dirigé par l'Etat. Le régime actuel n'est confronté à aucune opposition sérieuse, il reste néanmoins déterminé à renforcer sa mainmise déjà forte sur la société algérienne. Les « démocraties dirigées » se placent au centre des démocraties libérales, qui sont caractérisées par une concurrence des intérêts politiques organisés, les libertés démocratiques et le respect des lois versus les dictatures qui suppriment ces intêrets politiques organisés, ces libertés démocratiques. Cependant, ceux qui contrôlent les appareils coercitifs de l'Etat n'hésitent pas à violer la loi et les normes démocratiques admises pour assurer la continuité de leur pouvoir.
La formation du capital
Nous avons fait une distinction entre les oligarques et les véritables professionnels capitalistes, ces derniers sont en dehors d'appui politique et en face d'une administration qui pratique la dictature de la loi. La faiblesse tant politique qu'économique ne laisse pas entrevoir un progrès immédiat qui pourrait aboutir à une stabilité. Nous vivons dans une société où le changement est devenu un élément crucial. Notre société de changements n'est pas une société harmonieuse. C'est une société de tensions et de conflits. L'entreprise est devenue un des sièges centraux du conflit politique et idéologique. Dès lors, l'entreprise doit redéfinir sa finalité, cette vue des choses est dynamique et fait participer l'entreprise à un type de responsabilité jadis aux mains de l'Etat. La séparation du pouvoir et de l'entreprise ne peut avoir lieu, il s'agit d'une redéfinition de la finalité de l'entreprise ; un vocabulaire nouveau doit se construire : sa signification sociologique implique une plus grande ouverture à l'environnement. Le couplage croissance-développement être dans une économie de marché le meilleur répondant actuel en termes de cette finalité. Ce couplage ne peut avoir sa raison d'être que si on examine un autre couple : la bourse et le profit ; dans un pays comme l'Algérie, la Bourse prend de plus en plus le caractère d'un « marché croupion ». Ceux qui s'inquiètent du déclin continu de cette institution insistent généralement sur le double rôle de collecte et de redistribution de l'épargne qu'assure le marché financier. Est-ce à dire, point de besoin de capital pour faire fonctionner des entreprises, le « crédit » peut suffire. Dans une démocratie libérale, la Bourse est une institution clé. Elle est le gage de la survie d'un secteur économique privé, qui ne soit pas aux ordres d'une bureaucratie gouvernementale. Elle est aussi l'instrument indispensable qui permet à l'économie nationale de s'adapter aux évolutions structurelles du marché, l'évolution des cours de la Bourse étant le baromètre qui sert à orienter l'épargne des secteurs en perte de vitesse vers ceux qui ont l'avenir devant eux. La Bourse active est un signe de bonne santé et de dynamisme économique, car elle devient un gage d'efficacité. La formation du capital passe par cette institution, la démocratie économique s'installera par la Bourse.
L'économie managériale en perspective
Faiblesse technologique de l'Algérie et dynamique du changement Nous ressentons que l'agriculture, l'industrie, le commerce et l'emploi sont déficients. Bien plus, il semble que cette situation empire, car l'économie algérienne ne suit plus les progrès industriels et agricoles au sein de l'économie mondiale. Tous les pays industrialisés sont poussés par la concurrence à perfectionner les techniques de fabrication et à améliorer les termes de l'échange. Cependant, la plupart de nos voisins ont mieux réussi a progresser que l'Algérie. L'échec des exportations, les déficiences structurelles et le déclin relatif à l'utilisation des compétences techniques font tous partie du même syndrome. La stagnation ou même le recul technique en est le symptôme le plus sérieux, et elle découle du comportement particulier des filiales étrangères tolérées en Algérie à cause de l'absence de restrictions et des importations. Bien entendu, l'industrie de fabrication se développe un peu, mais le potentiel technique du pays est trop peu développé, en raison de sa dépendance à l'égard de l'acquisition de technologie étrangère sous forme de spécifications techniques et d'éléments ouvrés. Dans ces conditions, il ne se produit que peu de développement de l'industrie si celle-ci n'améliore pas son potentiel technique. Même la modeste industrialisation actuelle ne se maintiendrait pas si l'industrie algérienne ne se hissait pas au niveau des autres pays industrialisés. En d'autres termes, l'Algérie doit se doter de potentiel technique et de capacités d'innovation : le « potentiel technique » est la capacité de résoudre les problèmes scientifiques et technologiques, et de suivre, d'évaluer et d'exploiter les progrès scientifiques et techniques. Il englobe l'innovation et « ... les étapes techniques, industrielles et commerciales qui mènent à la création, à la commercialisation de produits ouvrés nouveaux ou améliorés, et à l'utilisation industrielle de techniques de fabrication elles aussi nouvelles ou améliorées ». Il faut remarquer que le potentiel technique n'est pas le privilège exclusif des industries de pointe. Plus importante encore est la capacité d'innovation, en matière de conception et d'études techniques de nouveaux produits et de méthodes de fabrication, en fonction de la clientèle à qui ces produits sont destinés. C'est la compétence dans l'innovation, y compris en matière de commercialisation qui constitue la condition indispensable au succès industriel, bien qu'il ne faille pas sous-estimer la recherche d'une technologie industrielle d'avant-garde. Il suffit de mettre en œuvre une politique générale appropriée et d'engager les entreprises à effectuer des efforts dans ce sens. Processus de progrès technique en Algérie Bien doté en ressources naturelles renouvelables et épuisables, l'Algérie les a exportées trop largement pour compenser ses importations de produits ouvrés. L'exemple du Japon est frappant, ce dernier n'a pas suivi cette option, il a choisi de mettre sur pied un potentiel technique au moyen d'un programme de formation judicieux de spécialistes ; d'une activité de recherches et développements et de la création d'un réseau d'information, ainsi que d'efforts d'innovation, de conception et de commercialisation des produits. Ainsi a-t-il remédié à sa pauvreté en richesses naturelles par la création de ressources humaines. On remarque que les Etats-Unis ont pu accroître leur niveau de vie, en utilisant leurs propres richesses naturelles, en achetant celles des autres, et aussi en vendant du savoir-faire technique soit directement, souvent indirectement par l'exportation de produits et l'implantation de filiales à 1'étranger. L'Algérie fait face à une crise technologique qu'elle est mal préparé à surmonter. Elle lui faudrait moins compter sur l'exportation de ses richesses naturelles et compenser le manque à gagner par l'exportation de produits industriels élaborés grâce à ses ressources humaines ; celles-ci bien formées et ayant le savoir-faire nécessaire. Si par contre l'Algérie persiste dans la voie des coûts élevés, de fabrication, d'une faible productivité, d'un manque d'innovations et d'une grande faiblesse technique, il lui sera impossible de maintenir le niveau de vie actuel de sa population, et les signes de régression industrielle se multiplieront.
Progrès techniques dans l'industrie
L'industrialisation se fonde sur une série complexe d'actions évolutives. L'analyse qui suivra est fondée sur l'ouvrage de Christopher Freeman, « the Economics of Industriel Innovation ». Ce dernier a classé les entreprises de fabrication en fonction de leurs stratégies d'innovation. Nous en décrivons cinq catégories :
L'entreprise traditionnelle
Comme elle n'a pas la possibilité de changer ses produits et que les dirigeants ne s'y intéressent pas, cette entreprise n'innove pas. Ni la clientèle ni la concurrence ne l'y poussent. Le savoir-faire technique qu'elle utilise peut être de type artisanal, et l'apport scientifique à la production est minime ou carrément inexistant. Elle ne dispose d'aucune capacité scientifique et technique pour effectuer des changements fondamentaux dans ses produits, elle se retrouve dans la plupart des branches industrielles, et souvent dans la meunerie ou dans la boulangerie.
L'entreprise dépendante
Beaucoup d'entreprises acceptent un rôle de satellite ou d'auxiliaire d'autres entreprises plus puissantes. L'entreprise dépendante ne prend aucune initiative sur le plan des techniques de fabrication ou des produits, elle n'a aucune activité de recherche et développement ni de conception des produits. Les petites entreprises des branches industrielles capitalistiques s'inscrivent souvent dans cette catégorie et n'effectuent pratiquement aucune innovation.
L'entreprise imitatrice En général, cette entreprise s'intéresse à l'amélioration de ses produits, mais elle se contente de suivre les chefs de file en matière de techniques confirmées. La société imitatrice doit disposer de certains avantages pour rivaliser avec les entreprises bien assises et innovatrices : clientèle obligée (une autre société) ou plus faibles coûts de production (par exemple de main-d'œuvre).
L'entreprise progressiste (défensive) Cette entreprise est une innovatrice en seconde position. Elle n'est pas la première à introduire un nouveau produit ou à employer une technique nouvelle, mais elle veut conserver ses débouchés. Il se peut qu'elle veuille éviter les risques d'introduction d'un nouveau produit dans le marché, ou qu'elle dispose d'excellents bureaux d'études et d'un service de commercialisation, mais elle manque d'un potentiel d'innovation original. Ces entreprises accomplissent en général un grand effort de recherches et développements pour différencier leurs produits, qu'elles écoulent sur un marché oligopolistique. Les firmes japonaises dans les branches de l'électronique et de l'automobile fournissent un excellent exemple de la stratégie progressiste. Elles ont montré leurs capacités d'amélioration des innovations nées dans d'autres pays, cependant, quelques firmes japonaises semblent adopter une stratégie novatrice pour certaines gammes de produits.
L'entreprise novatrice (offensive) C'est l'entreprise qui tient à garder son avance technique et ses débouchés pour les nouveaux produits. Elle accomplit un grand effort de recherche et développement, surtout interne. L'effort de développement expérimental, englobant la recherche appliquée et le dessin industriel, en constitue l'élément capital. L'entreprise s'efforcant d'introduire de nouveaux produits ou d'utiliser de nouvelles techniques de fabrication doit disposer d'un potentiel de conception, de construction et d'essai de prototypes et d'usines pilotes. Il est courant qu'elle utilise des passerelles avec la recherche fondamentale. Sans aucun doute certaines entreprises sont passées graduellement de la stratégie traditionnelle à la stratégie novatrice ; d'autres ont commencé à n'importe quel niveau stratégique et elles ont progressé ou reculé ou bien stagné. L'Algérie est à la phase d'acquisition du savoir-faire technique étranger : il s'agit d'une stratégie de dépendance. Nous constatons que notre pays est en retard dans ce domaine, les autorités doivent adopter une stratégie de formation et une sensibilisation pour une stratégie de changement en vue de remettre à niveau nos entreprises de main algérienne (publique ou privé), et remonter dans l'échelle jusqu'à l'intégration de l'entreprise algérienne dans la stratégie novatrice. Il faudrait élaborer une politique de relance des progrés techniques et industriels. Une stratégie de mise sur pied d'un potentiel technique lui est nécessaire pour atteindre l'autonomie technologique. Le gouvernement doit aider à la création de grandes entreprises algériennes, grâce à la rationalisation structurale des branches industrielles, afin de disposer d'entreprises algériennes d'envergure mondiale dans chaque branche largement importatrice. C'est en tout cas la leçon de l'expérience des pays européens qui ont concentré les activités de leurs industries pour disposer des avantages de la production à grande échelle. Nous affirmons que les grandes entreprises peuvent entretenir leur propre potentiel technique, assurer la rentabilité des petites entreprises en ouvrant des débouchés à leurs produits, et à encourager leurs progrès techniques. La plupart des maisons mères étrangères ne permettront jamais à leurs filiales implantées en Algérie de mettre sur pied leur propre potentiel pour en faire des produits d'exportation concurrentiels. L'Algérie devra faire fond sur quelques grandes entreprises « de choc » en main algériennes qui à long terme doivent :
articuler les entreprises de fabrication en un ensemble fonctionnel, ranimant ainsi les petites entreprises ;
élaborer des stratégies progressistes et novatrices sur le plan technique afin d'acquérir un pouvoir concurrentiel sur le marché national et sur les marchés internationaux, et de contribuer au développement du potentiel technique de l'industrie algérienne de fabrication. L'option du libre-échange n'est pas encore arrivée à maturité n'en déplaise aux néo-libéraux.


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