La FAF s'est finalement résignée à suivre les nouvelles orientations de la FIFA. Après quelques tentatives avortées, l'Algérie aura son championnat professionnel. Il a fallu une instruction du président de la République pour mettre fin aux réticences des uns et des autres. Un coup de pied dans la fourmilière était plus que nécessaire pour repartir sur des bases saines. Cependant, il est impératif de bien réaliser la transition et savoir tirer les conclusions des expériences du passé. Si la réforme de 1977 a permis au football national de s'épanouir avec en prime deux participations au mondial (1982 et 1986) et une victoire en finale de la CAN1990, le désengagement des entreprises par la suite, a surtout provoqué la déchéance du sport roi en Algérie. Baisse de niveau et émergence de présidents trabendistes et de fléaux tels que les combines, les transactions douteuses et la violence, ont caractérisé ces deux dernières décennies. Il a fallu s'orienter vers d'autres cieux pour constituer une sélection compétitive et retrouver le rang de mondialiste. Prendre un bon départ aura certainement son impact sur l'avenir du projet. Aussi, même si la mise en conformité avec les nouvelles dispositions de la FIFA s'avère inévitable, il n'en demeure pas moins qu'il est important de bien choisir son modèle de professionnalisme en tenant compte des spécificités du pays. D'autre part, FAF et MJS sont tenus de collaborer dans le respect des prérogatives de tout un chacun, pour la réussite du projet. L'intérêt national doit toujours primer, même si la FIFA prône toujours l'autonomie de ses associations. L'Etat doit avoir un droit de regard sur la gestion du sport national. Par ailleurs, même si le professionnalisme demeure la seule alternative possible pour le développement durable de la discipline, il est important de doter cette dernière de moyens humains, financiers et juridiques adéquats. L'Etat se porte garant en prenant certaines mesures pour l'accompagnement du projet. Cela devrait normalement permettre l'aboutissement d'une professionnalisation progressive du football algérien. On passe ainsi d'une forme de mécénat à une politique d'assistanat. Un passage obligé, vu l'état actuel des choses, mais qui ne doit pas aller au-delà des délais fixés. Dans le cas contraire, on retombera dans les erreurs du passé. La démarche, même basée sur de bonnes intentions, continuera encore à servir les intérêts de ceux qui s'enrichissent et gagnent en notoriété au détriment du football national, ou encore les gagne petit, luttant à couteaux tirés presque pour arracher un titre national, qui a perdu de son charme et sa crédibilité.